Denizbank : mauvaise affaire pour Dexia ?

© Reuters

Denizbank devait être un des fleurons de Dexia et lui permettre d’engranger d’importants bénéfices. La crise en a décidé autrement. Et la vente au russe Sberbank pourrait valoir, au groupe franco-belge, une moins-value de 700 millions d’euros. Explications.

La vente par Dexia de sa filiale turque Denizbank à la banque russe Sberbank pour 2,821 milliards d’euros pourrait entraîner une moins-value allant jusqu’à 700 millions d’euros pour le holding franco-belge, a précisé vendredi Pierre Mariani, patron de Dexia.

La vente, dans l’air depuis plusieurs mois, a été officiellement signée vendredi entre Dexia et Sberbank. Dans l’hypothèse d’une finalisation au quatrième trimestre de 2012, le montant total de la transaction pourrait atteindre 7,089 milliards de livres turques, soit approximativement 3,091 milliards d’euros au taux de change actuel.

Denizbank était repris en 2011 dans les comptes de Dexia pour un montant de 2,8 milliards d’euros mais, en raison de la forte dépréciation de la livre turque depuis le rachat de Denizbank par Dexia en 2006, la vente pourrait entraîner une perte sur base consolidée pouvant aller jusqu’à 700 millions d’euros, a indiqué Pierre Mariani vendredi à Istanbul.

La vente permettra néanmoins à Dexia de renforcer son ratio de capital de 400 à 500 points de base, a-t-il ajouté. Dexia présentera le détail des impacts de cette cession sur ses états financiers et ses ratios réglementaires à la clôture de la transaction.

Denizbank : qu’est-il arrivé au “cheval de course” de Dexia ?

Denizbank était à vendre depuis octobre 2011, dans la foulée de la débâcle de Dexia. La banque turque devait être un des fleurons du groupe franco-belge et lui permettre d’engranger d’importants bénéfices mais la crise en a décidé autrement.

Dexia avait acquis 75 % de Denizbank en 2006 pour 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). Fin 2011, Denizbank comptait 5,1 millions de clients, dont 875.000 nouveaux clients acquis en 2011. L’encours de ses dépôts avait augmenté en 2011 de 34 % sur base annuelle et son résultat avant impôt de 6 %, à 270 millions d’euros. Des résultats qui avaient conduit Pierre Mariani à qualifier, en début d’année 2012, la banque turque de “cheval de course qui continue à croître”.

Première banque russe, Sberbank lorgne le marché turc depuis plusieurs mois afin d’accroître son indépendance vis-à-vis de son marché national.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content