Crise grecque: les marchés toujours sur la défensive

Un trader de la bourse de Francfort. © REUTERS

Au lendemain d’une séance noire, les Bourses européennes relativisaient un peu mardi affichant des baisses mesurées à l’ouverture, en cette journée fatidique pour la Grèce avec la concrétisation attendue et redoutée de son défaut de paiement.

Le pays doit en effet rembourser ce 30 juin 1,5 milliard d’euros de prêts au FMI dont il avait décidé le paiement en un seul versement au lieu de 4 au fil du mois. Le même jour, le second plan d’aide international du pays en vigueur depuis 2012, et déjà prolongé de quatre mois, arrive à expiration.

Or, sauf coup de théâtre, la Grèce ne sera pas en mesure d’honorer cette échéance, ouvrant une nouvelle phase d’incertitudes à cinq jours d’un référendum crucial pour le maintien de la Grèce dans la zone euro.

Le rouge était certes de nouveau de mise juste après l’ouverture des Bourses européennes, avec un repli de 0,85% à Paris, de 0,87% à Francfort, de 0,83% à Londres, de 0,75% à Madrid et 0,50% à Milan, mais sans commune mesure avec le grand plongeon de la veille. A Bruxelles, le BEL20 perdait 0,95% avant de se redresser quelque peu pour ne plus céder que 0,70% peu avant 10h30.

Vers 11H00, l’indice BEL 20 cédait 0,1 pc à 3.616 points avec 12 de ses éléments dans le rouge.

“Les Bourses mondiales ont plongé, les actions, les obligations, le pétrole et l’euro, mais le stress des investisseurs ne s’est pas transformé en panique. Le CAC 40 a signé sa plus forte baisse depuis 3 ans et demi, mais l’indice a simplement effacé ses gains de la semaine dernière”, ont résumé les analystes de Aurel BGC.

Selon eux, “les mouvements auraient été beaucoup plus violents si les investisseurs n’étaient pas convaincus que les discussions pouvaient reprendre. Le risque de contagion semble, pour l’instant, limité”.

Limiter la casse avant de voir plus clair

Eviter les initiatives hasardeuses et limiter la casse en attendant d’y voir plus clair semblait donc être le mot d’ordre en Europe, non seulement sur les Bourses mais également sur le marché de la dette et celui des changes qui restaient eux aussi relativement calmes.

L’euro résistait ainsi face au dollar, s’établissant à 1,167 dollar juste après l’ouverture des Bourses européennes, contre 1,1247 dollar lundi vers 21H00 GMT.

“La principale surprise c’est que l’euro ne s’affaiblit pas de façon marquée”, a relevé Matthew Sherwood chez Perpetual Ltd. dans une note aux clients, cité par Bloomberg. “Le marché pense que la situation grecque est gérable même en cas de sortie de l’eurozone”.

Le marché obligataire en zone euro a aussi ouvert dans le calme, sans tensions prononcées sur les pays du sud de l’Europe, plus chahutés la veille, ni détente significative sur les valeurs refuges que constituent notamment les titres de dette français et allemands. Dans la foulée des débuts boursiers, le taux à 10 ans de l’Espagne évoluait à 2,374% contre 2,347% lundi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. Celui de l’Italie s’établissait à 2,398% (contre 2,391%), celui du Portugal à 3,118% (contre 3,083%) et celui de la Grèce à 15,298% (contre 15,078%). Le taux de l’Allemagne était pour sa part à 0,756% (contre 0,796%) et celui de la France à 1,211% (contre 1,238%).

Les marchés asiatiques se sont, eux, offert un répit, la Bourse de Hong Kong a pris 1,56%, celle de Tokyo 0,63%, Sydney 0,67% et Séoul 0,67% également. Réagissant à des facteurs endogènes, la Bourse de Shanghai a fini sur un rebond de 5%.

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