Commission Dexia : un rendement de 13% pour les communes était réaliste

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Carlos Bourgeois, le délégué à la gestion journalière du Holding communal, a défendu lundi le taux de 13% par an pendant dix ans promis en 2009 aux communes belges en échange de leur participation à la recapitalisation du Holding communal.

Interrogé lundi soir par la commission spéciale de la Chambre sur le démantèlement de Dexia, le directeur du Holding communal a refusé d’y voir un taux digne d’une escroquerie, comme l’ont suggéré plusieurs députés.

Ce taux de 13% “était réalisable. A ce moment-là (en 2009, ndlr), les conditions étaient à nouveau positives”, a défendu M. Bourgeois.

“Ce n’était pas un appât (mais une offre) nécessaire pour permettre aux communes qui voulaient participer (à la recapitalisation) d’y participer”, a-t-il fait valoir devant les critiques des députés.

Avec cette promesse de rendement de 13% annuel sur dix ans, le Holding communal parvint à lever quelque 250 millions d’euros auprès des communes et garantir ainsi sa recapitalisation. Une somme aujourd’hui en bonne partie évanouie, le Holding ayant été placé en liquidation suite à la débâcle de Dexia.

Selon M. Bourgeois, le Holding pensait sincèrement pouvoir offrir ce rendement élevé sur base de bonnes perspectives de dividendes de Dexia, sauvée de la faillite en 2008 après une recapitalisation à hauteur de 6 milliards d’euros, et la mise en oeuvre d’un plan drastique d’assainissement.

“Vu la situation du groupe en 2009, on pouvait s’attendre à ce que Dexia s’en sorte. Elle était d’ailleurs en train de s’en sortir”, a plaidé M. Bourgeois.

“Vous n’aviez pas pensé qu’un nouvel échec de Dexia était possible deux ans plus tard? “, coupe alors un député. “Non, on ne l’avait pas prévu…”, a-t-il reconnu.

Interpellé sur la politique du Holding communal qui a acheté des actions Dexia selon la pratique du “pull” et du “call” qui table sur une hausse ou baisse de prix, M. Bourgeois a assuré qu’il ne s’agissait nullement de pratiques spéculatives, comme le lui reprochaient plusieurs députés.

Quant à l’idée de créer dès 2008 une “bad bank” (structure de défaisance pour Dexia), le directeur du Holding a assuré que celle-ci n’avait jamais été discutée sérieusement. “Personne n’a soumis un dossier avec les avantages et les inconvénients pour se prononcer pour ou contre”, a-t-il expliqué.

En revanche, l’injection par le Holding de 500 millions d’euros en 2008 a, elle, été décidée “très vite”.

“Il nous a été clairement dit que si le Holding ne participait pas, le sauvetage de Dexia n’aurait pas lieu. (…) Je n’ose pas imaginer ce qui se serait alors passé”, a commenté M. Bourgeois.

Celui-ci a également critiqué la communication “très maladroite” de la Commission européenne, appelée à approuver le plan de sauvetage élaboré en 2008.

“Dire en public que le modèle de l’institution n’était pas viable alors tout le monde s’employait à la sauver, c’était comme dire de Solvay que sa poudre ne vaut rien. Ca n’a pas simplifié les choses…”.

En raison de la longue audition du président du Holding Communal, Francis Vermeiren, lundi après-midi, les auditions des deux commissaires du gouvernement auprès de Dexia prévues dans la foulée de M. Bourgeois ont été remises à une date ultérieure.

Trends.be, avec Belga

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