Comment sont fixés les prix du pétrole ?

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Parler aujourd’hui de prix du pétrole revient généralement à évoquer les cours auxquels le baril est échangé sur les marchés financiers. Mais loin de ce monde où la spéculation fait souvent loi, la fixation des prix de l’or noir implique une multitude d’acteurs et se joue à divers niveaux, du plus concret au moins tangible.

Trois types de marché

Depuis la seconde moitié des années 1970, les marchés de transactions pétrolières ont progressivement remplacé le précédent système de “prix producteurs” où un prix de référence était fixé par un producteur (ou un groupe de producteurs) dominant qui parvenait à l’imposer aux autres acteurs du marché.

Il existe aujourd’hui trois types de marchés pétroliers: un marché physique au comptant (dit “spot”), un marché physique à terme (ou marché “forward”) et enfin un marché à terme (ou marché des “futures”).

Sur les deux premiers marchés sont effectués des transactions physiques, ce qui signifie que des livraisons de pétrole vont effectivement avoir lieu au terme de l’échange. Dans le cas du marché physique au comptant, la livraison est immédiate (ou quasiment étant donné les délais d’acheminement) tandis qu’elle est différée par rapport au moment où est conclue la transaction dans le cas du second.

Sur le marché à terme, les investisseurs échangent des intentions d’achat ou de vente futures (dont l’échéance peut varier de quelques mois à plusieurs années) à un prix immédiatement fixé mais contrairement aux marchés physiques, ces transactions ne débouchent généralement pas sur des livraisons physiques. Le pétrole n’est donc vendu que “sur papier”.

Des opérateurs divers

Le marché physique met essentiellement en présence des compagnies productrices privées et publiques (côté vendeur), des raffineurs (côté acheteur) et des négociants des deux côtés.

De son côté, le marché à terme voit intervenir deux types d’acteurs: commerciaux et non commerciaux. Les premiers sont des opérateurs, généralement les mêmes que sur les marchés physiques, qui cherchent avant tout, via le recours à des contrats à terme, à protéger leurs opérations des variations des prix au comptant.

Les opérateurs non commerciaux utilisent en revanche le marché à terme pour réaliser des profits purement financiers et déconnectés de toute transaction physique. Ils se livrent donc à de la spéculation.

Plusieurs qualités de brut

Il existe plus de 160 qualités de pétrole brut différentes qui vont elles-mêmes déterminer différentes gammes de produits pétroliers obtenus après raffinage et donc justifier des écarts de prix.

La qualité du brut dépend essentiellement de sa densité et de sa teneur en impuretés (notamment en soufre) en fonction du gisement d’où il est extrait.

Parmi toutes ces variétés de pétrole, les transactions sur le brut se fondent sur les trois principales références commerciales mondiales: le Brent, un mélange de bruts produits en mer du Nord, qui est la référence européenne cotée à Londres, le West Texas Intermediate (WTI) produit en Amérique du Nord et coté à New York, et enfin le Dubaï Light, produit dans le golfe persique.

Les prix des autres pétroles bruts sont indexés sur les cours de ces trois pétroles de référence.

Une fixation des prix encadrée

Les cours du pétrole sont exprimés en dollars pour un baril, une unité de mesure qui correspond à 42 gallons américains ou 158,99 litres.

Les prix physiques du pétrole sont fixés selon un mécanisme très complexe dans lequel interviennent des agences spécialisées censées être les garantes de la transparence du processus.

L’agence de référence historique en la matière est l’américaine Platts, qui collecte quotidiennement à travers le monde des données auprès des vendeurs et des acheteurs – producteurs, consommateurs, traders et courtiers afin de fournir une estimation des prix pratiqués.

Platts publie à partir de là chaque jour une centaine d’indices du pétrole physique et des produits raffinés (variant suivant le mode de transport et la destination) via son journal spécialisé, le Platts Oilgram Price Reports.

Même si les prix du marché à terme ne recouvrent pas exactement ceux du marché spot, ils restent intrinsèquement liés à ces derniers par la possibilité virtuelle pour un acheteur à terme d’exiger la livraison du produit. Cette dépendance impose que le prix à terme converge à son échéance vers le prix spot.

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