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Comment les taux actuels stimulent le marketing des banques, à défaut de votre épargne…

La semaine dernière, je vous expliquais que nous étions entrés dans un drôle de monde, celui des taux d’intérêt négatifs.

Dans ce monde des taux négatifs, une grande entreprise comme GDF Suez peut lancer un emprunt obligataire à 0%, je dis bien à 0%, et trouver des acheteurs. Bien entendu, il y a aussi les obligations allemandes, et elles ne sont pas les seules, qui trouvent des acheteurs alors que pour la plupart des durées – c’est-à-dire 2 ans, 3 ans ou 5 ans – ces obligations portent un taux d’intérêt négatif. La Suisse a même réussi l’exploit de lancer un emprunt à 10 ans avec un taux d’intérêt négatif. Et dans des pays comme l’Espagne ou le Portugal, certaines banques se demandent si elles ne devront pas payer les emprunteurs qui optent pour des crédits hypothécaires à taux variables à court terme ?

Le Wall Street Journal a même cité le cas, c’est vrai un peu particulier, d’une banque espagnole – la Bankinter – qui a en quelque sorte donné de l’argent à certains de ses clients qui venaient emprunter. En regardant dans le détail, on se rend compte que ce sont des prêts hypothécaires en francs suisses indexés au Libor, un indice très suivi par les banquiers.

Mais au-delà de ces particularités techniques, ce qui est certain, c’est qu’à défaut de donner un taux négatif, la plupart des banques belges offrent – je ne sais plus d’ailleurs si ce verbe “offrir” est encore correct – des taux autour de 0,2%, autant dire 0% ! Heureusement pour lui, en Belgique, l’épargnant ne verra jamais les taux d’intérêt négatifs, car nous avons un taux plancher imposé par le ministre des Finances et qui est de 0,11%. Mais bon, ne soyons pas hypocrites, 0,11%, c’est autant dire 0% aussi !

Comment les taux actuels stimulent le marketing des banques, à défaut de votre épargne…

Alors évidemment, les banques ont compris que les épargnants sont désemparés à l’égard de cette épargne qui n’est plus récompensée. En tout cas pas chez les quatre grandes banques du pays qui collectent 75% de l’épargne des Belges. Et donc, elles font du marketing pour noyer le poisson. Comment ? En offrant des taux d’intérêt un peu plus alléchants. Bpost, la banque de La Poste, propose un rendement de 1,8% et KBC propose, elle, un taux de 1,5%, mais dans les deux cas, les montants versés par mois ne peuvent pas dépasser 500 euros. Quant à BNP Paribas, c’est la même chose, car elle offre aussi un taux de 1,5%, et là aussi, elle limite le montant annuel à 6000 euros, soit effectivement 500 euros par mois comme pour bpost ou la KBC, mais en plus, BNP Paribas limite cette offre aux jeunes ménages âgés de 18 à 35 ans.

Officiellement, toutes ces banques ont choisi de récompenser les clients qui épargnent de manière régulière. Mais en réalité, c’est surtout un produit marketing qui sert de produit d’appel. En limitant les montants mensuels à 500 euros maximum par mois, les banques en question ne prennent en effet pas de risque et elles se donnent une belle image “d’amies des épargnants” à bon compte. Conclusion: l’arrivée des taux d’intérêt négatifs ou taux à 0% stimule visiblement les départements marketing des banques à défaut de stimuler réellement votre épargne.

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