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Comment les économistes transforment les bonnes nouvelles en futures catastrophes

Et si les économistes et les autres experts étaient, sans le savoir tous, des râleurs, des esprits chagrins ? Pourquoi dire cela, direz-vous ? Mais parce que c’est la vérité.

À vrai dire, je ne m’en étais pas rendu compte moi-même avant de lire la prose de mes confrères du journal Les Echos. Prenons les trois bonnes nouvelles économiques de ce début d’année 2015: la baisse de l’euro, la baisse du pétrole et la baisse des taux d’intérêt. Voilà trois états de fait suffisamment positifs pour qu’on ait pu parler de conjonction astrale favorable pour l’Europe.

La baisse de l’euro, c’est simple, elle redonne des couleurs à nos entreprises exportatrices et donc, c’est bon pour leur carnet de commandes, ainsi que pour notre croissance. La baisse du pétrole, là aussi, c’est clair: un baril de pétrole qui perd 50% en six mois, c’est autant de pouvoir d’achat en plus pour chacun d’entre nous. Quant aux entreprises fortement consommatrices en énergie, c’est également une bonne nouvelle. Et la baisse des taux d’intérêt, c’est la promesse d’avoir des emprunts moins chers, que ce soit les crédits auto ou les crédits hypothécaires !

Comment les économistes transforment les bonnes nouvelles en futures catastrophes

Bref, voilà trois excellentes nouvelles, mais, et tout est dans ce mais, les experts ont souvent tendance à ne pas en profiter, à ne pas savourer ces bonnes nouvelles et à déjà sauter vers l’étape suivante. La baisse de l’euro ? Oui, c’est une bonne nouvelle. Mais, disent-ils, est-ce vraiment une si bonne nouvelle quand on sait que 60% de notre commerce extérieur se fait au sein de la zone euro. À quoi ça sert ? La baisse du pétrole ? Une bonne chose, oui, oui. Mais là aussi, disent-ils, si les pays exportateurs de pétrole ont moins de revenus, à qui allons-nous vendre nos produits ? Quant à la baisse des taux d’intérêt ? C’est une bonne chose. Mais n’est-ce pas là un incitant pour les gouvernements à se laisser aller ? Pourquoi devraient-ils faire des efforts budgétaires s’ils se financent pour trois fois rien sur les marchés financiers ? Bref, vous l’avez compris, au lieu de profiter de l’instant présent, de se dire qu’un euro à 1,10 dollar c’est tout de même mieux qu’un euro à 1,60 dollar, les experts broient du noir.

Mais bon, rien n’est fait. L’information va à une vitesse tellement folle que nous n’apprécions plus rien très longtemps et on passe d’une angoisse à l’autre. Prenez le cas de l’immobilier. À un moment donné, tout le monde trouvait qu’il était trop haut et que les jeunes qui démarraient dans la vie n’avaient plus aucune chance de se loger à Bruxelles sans un coup de pouce de leurs parents. Aujourd’hui, l’immobilier est plus bas et les mêmes qui se plaignaient qu’il soit trop haut hier crient à la catastrophe !

Donc, la morale de cette petite chronique, c’est ne passons pas à côté des bonnes nouvelles et savourons les quand elles se présentent, car demain est un autre jour.

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