Comment gérer vos investissements en 2014? Les obligations

La rédaction de Trends-Tendances (Cédric Boitte) et l’expert de la Deutsche Bank (David Ghezal) répondent à toutes vos questions liées aux obligations.

Bonjour, cela vaut-il encore la peine d’investir dans les obligations?

David Ghezal: Oui même si les rendements sont loin d’être exceptionnels. Ceci étant dit, les obligations de sociétés – notamment catégorie BBB -et les obligations d’Etat de la périphérie européenne continuent d’offrir un surcroît de rendement intéressant. Il faut également veiller à bien diversifier les durées et les émetteurs.

Avec la crise en Turquie, et la baisse de la lire turque, n’est-ce pas le moment d’investir en obligations turques?

David Ghezal: Bien que les valorisations se soient fortement améliorées ces derniers mois (hausse des taux, dépréciation de la devise) il est peut-être encore un peu tôt. La situation reste instable sur le plan politique et le pays continue d’afficher d’importants déséquilibres structurels (cf double déficit). A moins de pouvoir supporter une volatilité qui risque de rester importante à court terme, mieux vaut attendre que les choses se calment un peu avant d’envisager un investissement pour un pourcentage limité du portefeuille.

Les obligations corporate sont-elles à privilégier actuellement?

David Ghezal: Les obligations de sociétés offrent encore un spread intéressant par rapport aux emprunts d’Etat, en particulier dans le segment BBB. Privilégier les maturités de max 5 à 6 ans. L’investisseur disposé à prendre davantage de risques peut se diriger vers les obligations spéculatives (High Yield). Attention cependant au fait que la rémunération est parfois devenue insuffisante par rapport aux risques encourus, surtout pour les ratings les plus faibles. Mieux vaut donc opter dans cette catégorie pour un fonds bien diversifié comme le Robeco High Yield Bonds.

Afin de me constituer un portefeuille, dois-je acheter des obligations individuelles ou plutôt me diriger vers des fonds d’obligations?

David Ghezal: Plus on grimpe sur l’échelle des risques, plus il est recommandé d’investir via des fonds obligataires bien diversifiés. Les obligations individuelles (à l’exception des obligations perpétuelles) présentent toutefois l’avantage d’avoir une date d’échéance au contraire des fonds obligataires. De temps à autre, des fonds obligataires avec une maturité fixe sont cependant émis.

Vu la conjoncture actuelle, ne craignez-vous pas un sell off massif des obligations américaines?

David Ghezal: Nous pensons que c’est peu probable. Les taux obligataires US sont déjà fortement remontés depuis l’évocation par Ben Bernanke d’une diminution graduelle des rachats d’actifs par la Fed (tapering). Une bonne partie de la correction a déjà eu lieu. Nous anticipons une poursuite de la normalisation des taux mais elle devrait être moins marquée (cf. prévision de 3,25% pour le taux US à 10 ans). En outre, la Fed sera extrêmement prudente dans le retrait de son arsenal anti-crise et a précisé qu’elle attendrait bien après que le taux de chômage soit revenu en-dessous de 6,5% avant d’envisager de relever son taux directeur.

Comment évaluer la qualité d’une obligation. où trouver des informations fiables?

David Ghezal: Le plus simple est de regarder le rating de l’émetteur (s’il en a un). On peut aussi consulter le rapport annuel de la société qui contient une foule d’informations utiles concernant sa situation financière. Quid du niveau d’endettement, de la génération de cash flows etc?

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