Comment expliquer l’envolée du bitcoin?

Voilà quelques semaines que le bitcoin flambe. Mercredi, le cours de la devise virtuelle, de plus en plus utilisée pour financer ses achats, a franchi le seuil des 1000 dollars, voyant sa valeur quintupler en un mois.

On peut dire que Kristoffer Koch, un Norvégien, a eu le nez fin en achetant en 2009 pour 18 euros de bitcoins, une monnaie virtuelle de plus en plus utilisée sur Internet, alors qu’il n’était encore qu’étudiant. Quatre ans plus tard, voilà que ses bitcoins valent désormais plus de 610 000 euros, avec lesquels il a pu s’offrir son appartement. Cette petite histoire témoigne de l’envolée du cours de la monnaie, depuis sa création.

Mercredi, sa valeur a franchi le seuil symbolique des 1000 dollars, cinq fois plus qu’il y a un mois. Ce jeudi, le cours dépassait même les 1200 dollars. Comment expliquer ce succès ? Des éloges venues des autorités américaines Le succès rencontré par le bitcoin ces dernières semaines s’explique avant tout par sa prise de crédibilité. Longtemps pointé du doigt pour sa volatilité et les cinq krachs subis au cours de sa courte existence, la monnaie s’impose progressivement comme une devise à part entière, trouvant de plus en plus sa place sur Internet. Le 18 novembre dernier, les autorités américaines reconnaissaient ainsi tout le potentiel du bitcoin. Des représentants de la Fed, des services secrets, du ministère de la Justice et des politiques s’étaient en effet réunis pour évoquer spécifiquement “le cas” bitcoin. Il n’en est ressorti que des éloges. Ben Bernanke, le patron de la Fed, expliquait ainsi que ce mode de transaction pouvait être “à long terme prometteur, en particulier si les innovations permettent de mettre en place des moyens de paiement plus rapides, efficaces et sûrs”. Le bitcoin trouve ses applications Aujourd’hui, le bitcoin commence à se faire un nom, et trouve progressivement des applications dans le monde réel. Citons de façon non-exhaustive les distributeurs de bitcoins canadiens, où encore la possibilité de diner ou de boire un verre dans une trentaine de bars et restaurants berlinois en payant en bitcoins. Sur le Web, il est également pris en charge par des plateformes bien connues du grand public, comme le service de blogs WordPress ou Mega, le site d’hébergement sur le cloud lancé par Kim Dotcom. Virgin a même fait savoir qu’il accepterait la devise pour financer les voyages dans l’espace via le programme Virgin Galactic. Son cours dépend largement de la spéculation La prise de valeur du bitcoin, au-delà de sa médiatisation grimpante, tient aussi à ses caractéristiques. Car le volume de monnaie en circulation, depuis sa création, est limité à 21 millions d’unités. À ce jour, environ 11,8 millions de bitcoins transitent dans le monde.

Il existe trois moyens aujourd’hui de s’en procurer. Le “bitcoin mining”, qui consiste à faire tourner un logiciel pour générer de la monnaie, à partir d’un algorithme opensource d’une extrême complexité. Mais il ne faut pas s’y tromper: la technique réclame des ressources informatiques considérables et rend la démarche pas vraiment rentable, tant la facture électrique promet d’être salée.
La deuxième méthode est réservée aux boursicoteurs, qui rendent sur les plateformes évoquées plus haut pour en acquérir sur les marchés de change.
Plus simplement, il est toujours possible de vendre un produit ou un service moyennant des bitcoins.

L’absence de contrôle suscite des convoitises L’ensemble de ces transactions se fait sans la moindre régulation. Il s’agit même de l’un de ses principes fondateurs, créé à la marge des systèmes financiers classiques, et basé sur l’anonymisation de ses possesseurs. Une devise parfaite pour les trafiquants en tout genre qui en ont parfois fait leur monnaie d’échange première. Pour cause, la fermeture de Silk Road, souvent surnommé le “Ebay de la drogue” avait entrainé une chute de 40% de la valeur du bitcoin. Pas si indépendant que ça, le bitcoin ?

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