Chute de Dexia: soupçon de délit d’initié

© Image Globe/Virginie Lefour

Selon un rapport d’expert dont Le Soir a pu prendre connaissance, quelques heures avant que la direction du groupe Dexia ait été informée par Moody’s de l’imminence de la publication d’un avis défavorable de cette agence de notation, des mouvements de Bourse importants ont été notés sur l’action Dexia.

Des acteurs du marché auraient donc bénéficié prématurément, et dès lors illégalement, d’une information négative sur Dexia, qui a précipité ensuite le démantèlement du groupe. Ces acteurs auraient pu en profiter pour se débarrasser d’actions Dexia avant que son cours ne plonge.

Dexia a été informée de la publication future d’un avis négatif dans la soirée du 29 septembre 2011. L’avis lui-même a été publié le 3 octobre.

Selon l’expert, le professeur Georges Hübner de l’université de Liège, il n’y a pas de preuve d’un délit d’initié mais des éléments troublants devraient néanmoins permettre au gendarme belge des marchés financiers, la FSMA, de lancer une enquête.

Le rapport se montre aussi très critique sur l’agence de notation elle-même. En effet, alors que trois mois plus tôt, Moody’s avait publié un avis “stable” sur l’évolution du groupe, la publication abrupte d’une opinion négative sur les capacités à court terme de Dexia, a signé son arrêt de mort, écrit le journal.

“Cela pose tout le problème des agences de notation”, note Georges Gilkinet, député Ecolo membre de la Commission Dexia. “Leurs annonces sont autoréalisatrices. Elles ont le pouvoir de vie ou de mort sur des groupes comme Dexia qui ont besoin de financement extérieur.”

Selon lui, ces agences “ont un pouvoir démesuré, et elles ne sont pas elles-mêmes contrôlées.”

Trends.be, avec Belga.

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