Bourses: les perdants et les gagnants de 2011

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L’année 2011 aura été difficile pour la plupart des bourses mondiales… mais pas toutes. Et quelques entreprises sont parvenues à tirer leur épingle du jeu sur les places qui ont terminé nettement dans le rouge.

3000 milliards de dollars partis en fumée

“Les marchés ont vu le fond de l’abîme en 2011”. Cette formule des analystes d’HSBC résume bien la crainte du krach qui a habité les investisseurs durant une année riche en secousses. Après les révolutions arabes et la catastrophe nucléaire japonaise, c’est en effet le feuilleton de la crise de la dette européenne qui les a tenus en haleine. Le tout agrémenté des menaces ou des dégradations effectives des agences de notation, qui ont semé le doute y compris sur des pays réputés intouchables. De quoi amplifier l’aversion pour les actions, actifs risqués par excellence. La conséquence? La capitalisation des bourses de la planète s’est effondrée de 3000 milliards de dollars, selon les calculs de Standard & Poor’s. Cette chute est toutefois moins dramatique qu’en 2008. L’indice MSCI World a en effet reculé de 8,8% cette année alors qu’il s’était effondré de 40% il y a trois ans. Elle est également, pour l’instant, moins spectaculaire que l’éclatement de la bulle internet. Laquelle s’était traduite par trois années consécutives dans le rouge, en 2000, 2001 et 2002, avec des baisses annuelles du MSCI World comprises entre 13% et 19,5%.
Des chutes de -5,5% à -53% en Europe
Toutes les places financières de la zone euro ont été emportées dans la tempête, certaines étant victimes d’un krach. Aucun des sommets européens, depuis le premier plan sur la Grèce entériné le 21 juillet, n’a en effet permis de rebond durable. Et c’est sans surprise la Bourse d’Athènes qui a connu la plus forte débâcle (-53%). Elle est suivie par Milan (-26%), sanctionnant ainsi le fait que l’Italie se trouve désormais en première ligne. L’évolution des bourses ne reflète toutefois pas uniquement les performances économiques ou budgétaires des pays. Le Dax allemand (-15,4%) affiche en effet un recul plus important que l’Ibex 35 de la fragile Espagne (-13,9%) car il est composé de valeurs très cycliques, explique Les Echos. En revanche, Francfort fait légèrement mieux que Paris, en baisse de 16,95%. Dans ce contexte, rester à l’écart de la zone euro permet de limiter les dégâts : Londres termine l’année sur une baisse de 5,5%. Zurich abandonne 8%.

Un plongeon de 20% pour les marchés émergents

Les pays émergents ont aussi lourdement souffert: l’indice “MSCI Emerging Markets”, baromètre de leur performance boursière, a chuté de 20% cette année, contre une progression de 18% en 2010. “Leurs perspectives de croissance ont été plus décevantes du fait notamment d’une stagnation du prix des matières premières”, souligne Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Pour Jean-Marie Mercadal, directeur général adjoint de la société de gestion OFI AM, le problème vient aussi du fait que “les pays émergents ne sont pas encore totalement immunisés vis-à-vis des pays occidentaux”, principaux débouchés pour leurs exportations. Shanghai lâche environ 22% cette année, Moscou plus de 24%, Bombay près de 25% et Sao Paolo 18%.

Seuls les Etats-Unis résistent : +6%

A l’inverse de ces chutes vertigineuses, Wall Street n’a pas flanché, une performance d’autant plus notable que les Etats-Unis ont perdu en août leur précieuse note AAA. L’indice Dow Jones a gagné 6,13% sur 2011 et l’indice élargi Standard and Poor’s 0,43%. Seul l’indice des valeurs technologiques Nasdaq a cédé 1,48%. “Le marché américain a résisté grâce à des signaux macroéconomiques encourageants, aux profits des entreprises et aux décisions exceptionnelles de la Réserve fédérale américaine”, décrypte M. Baradez. “Cela devrait faire taire ceux qui ont critiqué ces mesures de relance. Alors que les Etats-Unis parviennent à maintenir un niveau de croissance, la zone euro va sans doute entrer en récession en 2012”, ajoute l’analyste. La star de la bourse américaine en 2011 s’appelle McDonald, meilleure performance du Dow Jones avec une hausse de plus de 30% qui lui permet de passer le cap des 100 milliards de dollars de capitalisation. IBM (+26%), le laboratoire Pfizer (+24%) complètent le podium. Sur le Nasdaq, on retiendra la performance d’Apple (+25%) qui termine l’année avec une capitalisation de 376 milliards de dollars. Une performance néanmoins insuffisante pour rattraper Exxon Mobil et ses 407 milliards.

Trends.be avec L’Expansion.fr

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