Bourses: l’UE serait sur le point de bloquer l’union Deutsche Börse/LSE

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Bruxelles est sur le point de bloquer l’union des Bourses de Londres et Francfort, une opération annoncée il y a un an mais fragilisée par le Brexit, ont indiqué mardi des sources proches du dossier.

“Il est très vraisemblable que la Commission européenne interdise mercredi la fusion avec LSE”, a dit à l’AFP une source au sein de Deutsche Börse, qui a requis l’anonymat.

“Une interdiction par la Commission sera tout sauf une surprise, étant donné le nombre de problèmes qu’elle avait identifiés dès le début de l’enquête approfondie”, a estimé de son côté Jacques Lafitte, patron de la société de conseil Avisa et conseiller de la bourse américaine Nasdaq, opposée à la fusion.

“Toutes les planètes sont alignées pour une interdiction”, a renchéri Benoît Le Bret, avocat associé chez Gide, représentant la partie tierce ‘Paris Europlace’ qui fédère les acteurs de la place financière de Paris.

La Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, doit donner mercredi en fin de matinée “une conférence de presse sur une concentration”, selon l’agenda de l’exécutif européen.

Un porte-parole de la Commission a refusé d’indiquer le nom des entreprises concernées. Mais la date butoir pour la décision de Bruxelles sur cette union est fixée au lundi 3 avril. Et en fin de semaine, Mme Vestager se rend aux Etats-Unis.

Contacté par l’AFP, LSE a refusé de faire le moindre commentaire.

“Le Brexit a réduit l’intérêt de la fusion, vu du Royaume-Uni”, a estimé M. Le Bret. Et de fait, les relations entre les deux fiancés paraissaient de plus en plus tendues, se crispant notamment sur la localisation du centre de décision du nouvel ensemble.

“LSE a bel et bien souhaité mettre un terme au projet de fusion, en partie au moins sous l’influence de la partie la plus conservatrice de l’establishment britannique”, a jugé de son côté M. Lafitte.

Fin février, LSE avait d’ailleurs lâché une petite bombe, en refusant de céder, comme le lui demandait Bruxelles, sa part majoritaire dans MTS, une plate-forme d’échange électronique italienne spécialisée notamment dans les obligations d’Etats européens.

Une décision que Deutsche Börse avait dit regretter. D’autant plus que la Bourse de Londres avait reconnu qu’elle entraînerait très certainement l’interdiction de la fusion.

C’est la troisième fois que LSE et Deutsche Börse tentent de s’unir: les deux opérateurs avaient par deux fois échoué, en 2000 et 2005. Deutsche Börse avait également essayé sans succès de se marier en 2011 à NYSE Euronext, avant qu’Euronext ne sorte du giron du groupe américain.

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