BNP Paribas Fortis: “Pas de dividende, pour d’éventuelles opportunités”

Max Jadot © Belga

Le conseil d’administration de BNP Paribas Fortis ne proposera aucun dividende à ses actionnaires afin de “constituer une réserve pour d’éventuelles opportunités”, a précisé vendredi lors d’une conférence de presse le CEO de la banque Max Jadot.

Sans préciser de quelles occasions il pourrait s’agir, il a ajouté qu’il avait déjà quelques idées “mais pas nécessairement en Belgique”. Les actionnaires avaient reçu un dividende exceptionnel de deux milliards d’euros l’an dernier, alors que la banque venait d’imposer un plan d’économies prévoyant la suppression de plus de 1.000 emplois en trois ans, ce qui avait laissé un goût amer, aux syndicats notamment.

Le coefficient d’exploitation sur base consolidée s’établit à 61,2%, contre 64,3% en 2014, en baisse depuis quatre ans. L’objectif est de rester en dessous des 70%, et de baisser à raison de 1% chaque année, a précisé le CEO, émettant toutefois une réserve dans le cas où les taux bas persistent. “Nous devons agir sur trois leviers: les revenus, les coûts et le bas coût du risque. Le plan tient la route”, a assuré Filip Dierckx, membre du comité de direction.

“L’évolution des taux est difficile à prévoir. Pour le moment, nous tenons, mais si les taux restent si bas, cela va réellement poser problème”, concède toutefois Max Jadot.

“Notre mission est de transformer, au mieux, les crédits en dépôts, pour les clients mais aussi, je l’espère, un peu pour la banque, sur le court, moyen et long terme”, a rappelé le CEO. En Belgique, les crédits à la clientèle ont progressé de 3,9%, les dépôts augmentant pour leur part de 3,8%. Parallèlement, pour l’ensemble de la société, les crédits ont bondi de 6,5% à 170 milliards d’euros alors que la croissance des dépôts s’est affichée à 4,8%, pour un montant de 173 milliards d’euros.

BNP Paribas Fortis a enregistré un bénéfice net, hors éléments non récurrents, de 1,575 milliard d’euros, en hausse de 7,4% sur un an tandis que son produit net bancaire a progressé de 5,2% pour atteindre 7,235 milliards d’euros, dont 60% proviennent de la Belgique, 9% du Luxembourg et 33% des autres filiales (notamment la banque turque TEB). “Des résultats très solides”, estime Max Jadot.

“La banque est solvable et liquide. Elle est dès lors capable de supporter les économies belges dans lesquelles elle est active et d’investir dans le futur”, a conclu le directeur général de la banque qui compte plus de 3 millions de clients en Belgique.

L’année 2015 a par ailleurs vu son personnel diminuer de 100 unités, par le biais de départs naturels, de mobilité interne et via le plan de départs anticipés. “Certains souhaitent ce système, les syndicats entre autres, et il est prévu par la convention collective de travail. Le plan de départs anticipés n’est toutefois proposé que dans quelques départements et est limité. C’est certain, une partie d’expertise s’en va mais la relève est assurée”, a affirmé Max Jadot.

Enfin, la banque a annoncé la tenue d’un projet pilote, visant à transformer trois agences dans le pays en antennes “low cost”, à savoir qui ne fournissent pas d’argent liquide par le biais de guichets et qui ne proposent aucun service, seulement des conseils. “Notre objectif est de proposer différentes agences avec plusieurs types de proximité et de services afin de nous adapter davantage à la demande de la population. Nous sommes toutefois convaincus que la proximité physique doit rester”, a expliqué Peter Vandekerckhove, également membre du comité de direction. Le nombre d’agences BNP Paribas Fortis implantées en Belgique, environ 800, ne baissera d’ailleurs pas, a-t-il garanti.

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