BNB: florilège de critiques après la nomination de Cédric Frère

Gérald et Cédric Frère. © Belga

Les écologistes et le PTB ont vertement critiqué jeudi au parlement la prochaine installation de Cédric Frère à la régence de la Banque nationale en remplacement de son père Gérald qui avait lui-même succédé à son père Albert Frère.

Interrogeant le ministre des Finances Johan Van Overtveldt, Meyrem Almaci (Ecolo-Groen) a dénoncé une décision digne de “la Belgique de papa”, acquise avec l’assentiment de la N-VA devenue un “parti de pouvoir” foulant au pied son slogan ‘la force du changement’. C’est le retour au XIXe siècle, “le temps où l’élite francophone plaçait ses pions, je ne serais pas fière en tant que nationaliste flamand”, a-t-elle ajouté, pourfendant ce privilège familial digne d’une “république bananière”.

Au nom du PTB, Marco Van Hees a égratigné l’appui à “cette dynastie capitaliste” qualifiée dans le “vol de l’Etat” dont “la seule expertise est de frauder le fisc, vu son implication dans les paradis fiscaux”. Agé de 34 ans, Cédric Frère n’a pas trouvé crédit auprès de ces élus d’opposition qui ne lui reconnaissent aucune compétence lui permettant de siéger dans une institution telle que la Banque nationale. “Quand c’est pour dérouler le tapis au grand capital, MR et N-VA se retrouvent”, a souligné Marco Van Hees.

“Le parti du changement se moque de ses électeurs. Cette situation met à mal la confiance en la Banque nationale et la politique et nuit à l’entrepreneuriat flamand”, a poursuivi Mme Almaci.

La députée Veerle Wouters, ex-N-VA, s’est jointe aux critiques, voyant en la dynastie Frère “la deuxième famille royale du pays”. En échange de cet appui, la N-VA a pu elle-même placer des pions à la Banque nationale, a-t-elle observé. “C’est donc cela jobs jobs jobs”, a-t-elle dit, dénonçant “l’armée mexicaine” mise en place.

Répondant à la place du ministre des Finances, excusé, le vice-premier ministre N-VA Jan Jambon a rappelé les règles présidant à la désignation des représentants au Conseil de régence de la BNB. Les partenaires sociaux désignent 5 des 10 membres et le gouvernement les 5 autres, moyennant un respect des équilibres politiques et linguistiques. La Banque nationale a fait savoir que certains mandats étaient échus et qu’il faudrait procéder à la désignation de nouveaux représentants.

M. Jambon a également fait état de l’expérience de Cédric Frère, administrateur de sociétés dont Frère-Bourgeois et la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP) ainsi qu’un passé bancaire.

Enfin, a-t-il rappelé, le Conseil de régence n’offre qu’un support technique. Il ne participe pas à la politique monétaire ou au contrôle prudentiel qui relèvent de la compétence du gouverneur.

“Vous nous prenez pour des idiots?”, a demandé Meyrem Almaci, épinglant l’absence de procédure objective. “Voilà le vrai visage de la N-VA”, a-t-elle conclu.

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