BKCP change son fusil d’épaule

Nourrissant d’autres ambitions, l’ancien Crédit Professionnel revoit son positionnement sur la scène bancaire.

Depuis juin dernier, le Français Jacques Favillier est le nouveau président du comité de direction de BKCP (l’ancien Crédit Professionnel), filiale belge du Crédit Mutuel du Nord. A ce poste, il remplace notre compatriote Werner Rogiers, parti à la retraite. Sa mission ? Mettre de l’ordre dans la maison et la doter d’une nouvelle stratégie.

“Depuis 2007, la banque a suivi une stratégie de croissance visant à faire le plein de nouveaux clients en utilisant une technique commerciale bien connue des banquiers lorsqu’ils veulent prendre des parts de marchés : augmenter les taux sur les comptes d’épargne pour mieux rémunérer les dépôts que la concurrence, tout en octroyant des crédits à des taux moins élevés que la concurrence”, déclare Jacques Favillier.

Une stratégie qui a ses limites. “D’abord, parce que les nouveaux clients que vous attirez ne sont pas vraiment des clients. En réalité, ce sont des déposants séduits uniquement par des conditions attrayantes. Il y a donc un problème de loyauté envers la banque. Ensuite, cette stratégie de différenciation par les prix marche aussi longtemps que la courbe des taux d’intérêt est favorable. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.”

Le crédit à l’honneur

Pour ces raisons, BKCP a donc revu sa copie stratégique. Intitulée “Horizon 2015”, cette nouvelle stratégie vise à positionner BKCP davantage en tant que banque relationnelle, et non plus en tant que “simple” fournisseur de produits bancaires.

“Nous devons revenir à notre rôle de partenaire de nos 120.000 clients, qu’il s’agisse de particuliers ou des PME, de professions libérales ou d’indépendants, soutient Jacques Favillier, parlant pour la banque d’un retour à sa clientèle historique. Nous devons leur expliquer que BKCP n’est pas seulement là pour faire fructifier leur épargne mais aussi pour financer leurs projets. Nous ne sommes pas contraints par notre niveau de fonds propres ni par des problèmes de liquidités. A dire vrai, nous avons trop de dépôts par rapport à la taille de notre bilan. Nous voulons et allons prêter plus d’argent. En 2011, plusieurs centaines de millions d’euros seront mis à la disposition de nos clients en matière de crédit.”

A quel pricing ? “Correct, mais avec un service accru”, conclut-il.

Sébastien Buron

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content