Bitcoin Challenge: crash, achat compulsif et insomnie

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Après un effondrement du cours qui m’a mis dans les cordes, je tente de reconstruire mes positions et investis dans deux nouvelles monnaies virtuelles. Mais je dors mal.

Mon premier placement en bitcoin est un échec cuisant. Mais je ne m’avoue pas vaincu. Je suis bien décidé à profiter des soubresauts chaotiques de la monnaie virtuelle numéro un, dont la capitalisation atteint environ un tiers de la valeur attribuée à l’ensemble des crypto-monnaies en circulation, selon le site spécialisé Coinmarketcap.

Pour avancer dans la confection de mon portefeuille virtuel, il faut que je diversifie mes investissements. Sur Coinbase, la plateforme plébiscitée par les débutants dans mon genre, trois autres monnaies s’offrent à moi : l’ether, le litecoin et le bitcoin cash. Comment choisir ? Pour un apprenti investisseur comme moi, c’est aussi compliqué que de distinguer des variétés de radis.

Je me renseigne auprès de mes amis cryptos-addicts et j’apprends que chaque devise a ses particularités propres. Deuxième en terme de capitalisation derrière le bitcoin, l’ether est la monnaie préférée des entreprises actives dans la blockchain. Elle permet aussi d’acheter d’autres devises plus “exotiques” et encore plus capricieuses que le bitcoin, ce qui devrait m’être utile dans le futur si je veux réaliser quelques gros coups. Ca me paraît un choix judicieux. Le litecoin est une sorte de bitcoin sous acide, qui s’échange plus rapidement et aurait l’avantage de bénéficier de frais de transaction moins élevés. J’en prendrais bien une tranche aussi. Le bitcoin cash est une variante du bitcoin, destinée selon ses créateurs à remplacer la monnaie phare, mais dont je ne perçois pas encore l’intérêt. Je passe mon chemin.

Double dip

Reste à attendre le creux de la vague pour acheter à bas prix. Après le premier plongeon, plusieurs investisseurs m’ont parlé d’une deuxième chute probable du cours du bitcoin. Je reçois via Twitter et WhatsApp une série de graphiques bariolés censés soutenir cette théorie du “double dip”. Si elle se confirme, je pourrais réaliser l’opération rêvée de tous les afficionados du bitcoin : l’achat à bas prix, désigné par l’acronyme fleuri BTFD (buy the fucking dip).

Mais combien de temps faut-il attendre ? Je me ronge les sangs en réactualisant le cours du bitcoin toutes les trois minutes pour éviter de rater la bonne opportunité.

Elle se présente le 19 janvier, peu après minuit. Le cours du bitcoin redescend sous les 10.000 euros. Alors que j’étais prêt à attendre le lendemain, je suis saisi d’une pulsion soudaine. Sans même prendre la peine d’interrompre l’épisode de Mr Robot que je suis en train de visionner, j’ouvre pour la 450ème fois de la journée l’application Coinbase.

Heureuse surprise : mon portefeuille en ligne vient d’être crédité des 2.000 euros que j’ai envoyés deux jours plus tôt vers le compte estonien de Coinbase. Je suis donc prêt à dégainer. En deux clics, j’achète pour 500 euros supplémentaires de bitcoin. Sur ma lancée, je prends 500 euros d’ether et 300 euros de litecoin. J’exulte, persuadé d’avoir réalisé le coup du siècle.

Mais ma nuit sera agitée. Je cogite. Je me réveille à plusieurs reprises. Je pense à mes investissements. Et si un nouveau crash anéantissait mon opération BTFD ?

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