Bientôt un PayPal européen ?

Les europédutés ont veillé jeudi à Strasbourg à améliorer les règles européennes sur les services de paiement afin d’encourager l’innovation en la matière en Europe, et s’affranchir de systèmes américains comme le populaire “PayPal”.

Le Parlement européen, réuni en séance plénière à Strasbsourg, a adopté jeudi une mise à jour de la directive sur les services de paiement, un sujet porté par l’élu italien Antonio Tajani, ancien commissaire européen à l’industrie.

Le nouveau cadre législatif prévoit qu’un consommateur qui souhaite acheter en ligne ou par mobile puisse utiliser une méthode de paiement, comme un logiciel, prélevant directement la somme de son compte via une tierce partie dûment autorisée et certifiée, une sorte d’alternative aux cartes de crédit.

Les eurodéputés veulent ainsi faire sauter le verrou des banques qui empêchent l’émergence de nouveaux services de paiement, mais aussi de promouvoir le développement de méthodes de règlement innovantes dans l’Union européenne.

La société américaine ‘PayPal’ offre principalement ce type de services actuellement, mais le Parlement européen aimerait voir d’autres entreprises européennes percer, comme c’est le cas en Allemagne avec le dispositif “Sofort”.

En stimulant le marché des méthodes alternatives de paiement en ligne, le Parlement européen espère aussi faire baisser les coûts des transactions. “Des services de paiement moins chers, ne peuvent absolument pas être moins sûrs pour autant”, explique l’eurodéputé belge Tom Vandenkendelaere (CD&V), “c’est pourquoi cette directive oblige clairement les banques et les autres fournisseurs de services de paiement d’utiliser des technologies qui garantissent une procédure d’authentification sûre des utilisateurs et diminuent le risque de fraude pour les consommateurs”.

Une garantie de 50 au lieu de 150 euros

Les eurodéputés, qui ont déjà dégagé un accord avec les ministres européens à ce sujet, ont en effet pris toute une batterie de dispositions portant sur les spécifications techniques à cet égard.

Ils ont également assuré la protection de données financières des consommateurs et introduit un droit au remboursement sans justifications en cas de prélèvement non-authorisé. Ils ont enfin prévu qu’en cas de paiements frauduleux, avec une carte volée par exemple, la garantie exigée du consommateur lésé soit de 50 euros et non plus de 150 euros.

La fraude par carte s’élève à 1,4 milliards d’euros souligne le Bureau européen des consommateurs (BEUC) qui salue donc les efforts des législateurs pour relever le niveau de sécurité.

L’eurodéputée libérale Frédérique Ries (MR) insiste sur le fait que les solutions de paiement en ligne, mobile ou par carte seront à l’avenir “facilitées et à moindre coût”, le genre de législation qui “permet de réconcilier les citoyens avec l’Europe.”

Citant une augmentation à venir du commerce mobile en Europe de 42% en moyenne chaque année, elle juge donc que cette décision permet “d’anticiper les grandes tendances et la manière dont les consommateurs achètent dorénavant les biens et services”.

Une fois approuvé de manière formelle par le Conseil ( les Etats membres), le nouveau cadre législatif entrera en vigueur d’ici deux ans, mais les spécifications techniques devront être appliquées auparavant.

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