Belfius s’approche du demi-milliard de bénéfice en 2014

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La banque publique termine l’année 2014 sur un bénéfice net de 462 millions d’euros, en hausse pour la troisième année consécutive.

Beau bulletin pour Belfius en 2014. L’an dernier, le groupe bancaire public a réalisé un bénéfice net de 462 millions d’euros, contre 445 millions en 2013 (soit une légère hausse de 4 %). Le résultat net des activités commerciales a atteint 580 millions. Le pôle bancaire du groupe (Belfius Banque) a dégagé un résultat net de 363 millions, soit une solide progression de 47 % par rapport à 2013. Avec 217 millions, les activités d’assurance (Belfius Insurance) apportent, elles, une contribution significative à ce résultat commercial, malgré l’impact négatif des tempêtes de grêle de l’an dernier. L’héritage Dexia (legacy) s’est réduit de manière maîtrisée pour impacter négativement ce résultat à hauteur de 118 millions d’euros. De quoi finalement signer pour le groupe Belfius dans son ensemble, propriété à 100 % de l’Etat belge depuis 2011, un bénéfice en croissance pour la troisième année consécutive.

Revenus en hausse

Ce qui explique cette belle performance, c’est d’abord la forte augmentation des revenus. Par rapport à 2013, ceux-ci ont progressé de 13 %, pour s’établir à 2,22 milliards. Une croissance qui s’explique essentiellement par l’accroissement de la marge d’intérêts nette (+ 7 %) et des commissions nettes (+ 20 %). “Cette dernière augmentation est principalement le fruit du changement d’orientation des clients en faveur des produits hors bilan et de l’excellente offre de Belfius dans ce domaine, signale Belfius dans un communiqué diffusé ce matin à l’occasion de la présentation officielle des résultats à la presse, au 34e étage de la Tour Rogier (et non plus au Pachéco), qui abrite depuis le début de l’année l’ensemble des équipes de la banque. Le produit unique branche 44 dans lequel les investissements ont atteint 0,5 milliard d’euros l’an passé en est un bel exemple.”

Sur le plan des coûts, la banque a continué à bien maîtriser ses dépenses opérationnelles. Celles-ci sont en baisse de 5 %, grâce à la mise en oeuvre du plan d’économies lancé en 2013. “Cette bonne maîtrise des coûts reste indispensable compte tenu de l’environnement de taux d’intérêt bas et de l’évolution du digital dans le secteur financier”, souligne Belfius. De sorte que le ratio cost-income (rapport coûts-revenus) des activités commerciales baisse ainsi significativement de 72 % en 2013 à 65 % en 2014.

Bancassurance : un modèle gagnant

Plus globalement, ces chiffres robustes témoignent du succès de la stratégie commerciale déployée depuis trois ans par l’ex-Dexia. En matière de crédit, Belfius a injecté 16,2 milliards d’euros dans l’économie réelle pour soutenir la croissance en Belgique. La clientèle retail a pour sa part bénéficié de 4,7 milliards d’euros de crédits (+ 32,4 %), une hausse essentiellement tirée par la croissance marquée de la production de crédits hypothécaires. “Belfius a renforcé sa part de marché de façon rentable”, souligne à ce propos la banque.

La poursuite du développement du modèle de bancassurance est également payante. En témoigne, entre autres, la hausse des ratios de cross-selling à la fois des assurances incendie et familiale (77 % contre 66 % en 2013) et des assurances solde restant dû (140 % contre 127 % en 2013).

Succès du digital

Au niveau technologique, pas moins de 50 millions d’euros ont été investis en 2014 : du nouveau système de gestion de relation client en vue d’améliorer l’expérience des clients via nos différents canaux, à la sécurité informatique, en passant par le développement de nouvelles applications et l’amélioration de l’utilisation des plateformes numériques. Fin 2014, l’appli de Belfius pour smartphone et tablette comptait près de 350.000 utilisateurs actifs, un nombre qui a plus que doublé en un an. Selon la banque, Belfius atteint une part de marché d’environ 25 % dans le domaine de la banque mobile et fait partie, selon Finalta, une filiale de McKinsey Solutions, du top 10 mondial des banques connaissant la croissance la plus rapide dans ce domaine.

L’héritage Dexia

Côté profil de risque enfin,les choses continuent de s’améliorer également. Le portefeuille obligataire de 18,3 milliards d’euros en 2011 a été ramené à 9,5 milliards à la fin 2014. Le portefeuille de garantie de crédits hors bilan de 11,6 milliards en 2011 a quant à lui été réduit à 6,5 milliards fin 2014. Quant au financement de Dexia de 56 milliards d’euros fin septembre 2011, il ne s’élevait plus fin 2014 qu’à 10,6 milliards. Le financement GGB (Government Guaranteed Bonds) – 10,5 milliards d’euros fin 2014 – a été entièrement remboursé à Belfius début février 2015. Résultat des courses : le matelas de fonds propres s’épaissit. Ces derniers se montent désormais à 7,9 milliards d’euros. Le ratio Bâle III s’élève à 14,7 % au 31 décembre 2014 (contre moins de 8 % en 2011 et 13,8 % fin 2013). Bref, la banque va de mieux en mieux. Reste à voir ce qu’il adviendra d’elle fin 2016, lorsque le plan de redressement sera achevé. La banque restera-t-elle dans le giron de l’Etat, sera-t-elle revendue à un autre groupe bancaire (belge ou étranger) ou mise Bourse ? L’avenir le dira.

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