Belfius confirme sa métamorphose

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Au terme des six premiers mois de l’année, le groupe de bancassurance a dégagé un bénéfice net de 277 millions d’euros, en hausse de 8 % par rapport à la même période l’an dernier.

Racheté par l’Etat voici trois ans, le groupe Belfius (banque et assurance) se porte de mieux en mieux. Entre début janvier et fin juin, il a engrangé un bénéfice après impôts de 277 millions d’euros, soit une hausse de 8 % par rapport 255 millions d’euros récoltés au cours du premier semestre 2013. Un résultat qualifié de “solide” par son CEO, Marc Raisière, lors de la présentation des semestriels du groupe, ce mercredi matin à Bruxelles. Une performance dont Jos Clijsters, président du conseil d’administration, s’est également réjoui. “Nous avons à nouveau franchi une étape dans la construction d’une banque durable, a souligné ce dernier. Nous sommes sur la bonne voie pour satisfaire à toutes les exigences de l’Europe de sorte que nous pourrons tourner cette page d’ici la fin de l’année. La relance des activités commerciales est manifeste. Au même titre que la confiance que nous témoignent nos clients.”

Banque et assurance

Ces chiffres positifs, Belfius les doit à de bonnes performances tant du côté de ses activités bancaires que du côté de ses activités d’assurance. Pour Belfius Banque, le résultat net se monte à 158 millions d’euros. Belfius Insurance a pour sa part réalisé un bénéfice net de 133 millions d’euros. La tempête de grêle qui a traversé la Belgique à la Pentecôte a finalement coûté à Belfius, après réassurance, 20 millions d’euros. Quant au portefeuille obligataire et l’exposition à Dexia (Legacy ou héritage du passé en français), son impact est resté limité. Sa contribution négative aux résultats du groupe se chiffre à 14 millions d’euros (contre un impact positif de 33 millions en 2013)

Globalement, les revenus ont progressé de 6 % pour s’élever à 1.108 millions d’euros tandis les coûts ont diminué de 3 % pour s’établir à 729 millions d’euros. Résultat des courses, le cost income ratio (rapport coûts – revenus) est passé de 71 % à 66 %, se rapprochant ainsi sensiblement de l’objectif fixé à l’ horizon 2016 (60 %).

Fini le Pachéco

A ce propos, Marc Raisière a confirmé le déménagement d’ici la fin de l’année des troupes vers la tour Rogier (ex-Dexia). Environ 2.500 personnes sont concernées. Le Pachéco, siège historique de la banque (ex-Crédit Communal), sera vendu ou loué. L’objectif est de poursuivre l’optimisation des coûts à raison de 60 millions d’euros d’économies par an, non liées au personnel et à la satisfaction du client. A cet égard, tous les départements de Belfius et tous les budgets seront optimisés en vue de contribuer à la satisfaction du client, sachant que l’enseigne s’est fixé comme objectif de pouvoir compter dans ses rangs 95 % de clients satisfaits ou très satisfaits à l’horizon an 2016. Des économies seront par contre réalisées dans les frais généraux de la banque (sponsoring, papier, budgets alloués au consultants, etc.). “Mais aucun autre plan social et nouvelles suppressions d’emplois ne sont à l’ordre du jour”, a tenu à rassurer Marc Raisière.

Succès du digital

Côté banque, “Belfius a continué à octroyer des crédits à l’économie réelle”, a souligné Marc Raisière. La banque affiche une hausse de 6 % dans sa production de crédits au cours du premier semestre, et ce, tous segments confondus (particuliers, entreprises et pouvoirs publics). Au total, Belfius a accordé 4,5 milliards de prêts à l’économie belge. Des projets à hauteur de 1,2 milliard d’euros ont ainsi été à nouveau financés dans la sphère publique. “Nous sommes présents à 100 % sur tous les appels d’offre du secteur public”, a pointé Marc Raisière.

Grâce à son package Belfius Pulse Start, l’enseigne a accueilli pas moins de 48.00 nouveaux clients. Quelque 257.000 clients actifs utilisent ses applications mobiles. Sa part de marché dans les sessions de mobile banking s’élève à 24,7 %. Bref, “notre stratégie digitale est un succès”, s’est encore félicité le CEO de Belfius. Côté assurance, Belfius Insurance a vu le volume des primes encaissées croître dans le segment vie (+ 46 % pour s’établir à 1.038 millions d’euros) comme dans celui de la non-vie (+ 4 % pour atteindre 315 millions d’euros). Et cela, grâce notamment à l’accroissement des ratios de cross-selling.

De plus en plus costaude

Conséquence de tout ce qui précède : Belfius affiche un augmentation sensible de ses fonds propres. Ceux-ci ont plus que doubler en trois ans, passant de 3,3 milliards d’euros en 2011 à 6,6 milliards à la fin 2013, pour atteindre aujourd’hui 7,4 milliards d’euros. De quoi amener le ratio de solvabilité du groupe (fully loaded, c’est-à-dire respectant les règles de Bâle III qui seront applicables en 2018)… à 12,9 %. Soit un ratio supérieur à ceux affichés par certains géants de la finance européenne comme Deutsche Bank ou la Société Générale, on fait remarquer les dirigeants de Belfius.

Quant à savoir si l’avenir du groupe, détenu à 100 % par l’Etat, se situait du côté d’une mise en Bourse, Jos Clijsters a répété le message. “Il ne nous appartient pas de prendre une décision à ce sujet. Une introduction en Bourse est un des scénarios possibles. Mais il en existe d’autres. Notre mission est de préparer le mieux possible Belfius à ces diverses éventualités. Et c’est ce que nous faisons.”

Sébastien Buron

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