Barclays et son CEO sous enquête pour avoir tenté d’identifier un lanceur d’alerte

Jes Staley, CEO de Barclays © Reuters

Le directeur général de la banque britannique Barclays Jes Staley fait l’objet d’une enquête pour avoir tenté d’identifier un lanceur d’alerte au sein du groupe, avec comme première sanction l’annonce d’une sévère baisse de salaire.

Barclays a dévoilé lundi dans un communiqué que la banque et son patron étaient sous le coup d’une enquête ouverte par le gendarme financier du Royaume-Uni (Financial Conduct Authority) et par le régulateur bancaire (Prudential Regulation Authority).

Il est reproché à Jes Staley d’avoir tenté de retrouver l’identité de l’auteur d’une lettre envoyée en juin 2016 faisant part d’inquiétudes “de nature personnelle” concernant un cadre de Barclays qui venait d’être recruté.

Le code de conduite de la banque incite ses employés à signaler toute pratique qui leur semblerait inappropriée, en leur garantissant l’anonymat.

Pour sa défense, la banque explique que M. Staley ignorait que la loi britannique ne l’autorisait pas à retrouver l’identité d’un lanceur d’alerte. Elle ajoute que le lanceur d’alerte n’a pas été identifié.

Selon Barclays, M. Staley souhaitait protéger un collègue qui a connu des difficultés personnelles dans le passé et dont il pensait qu’il subissait des attaques malhonnêtes.

“J’ai présenté mes excuses au conseil d’administration de Barclays et accepté ses conclusions selon lesquelles mes actions personnelles dans cette affaire constituaient des erreurs de ma part. J’accepterai aussi la sanction qui semblera appropriée”, explique M. Staley, cité dans le communiqué.

Outre un blâme écrit adressé à M. Staley, le conseil d’administration a décidé de procéder à une baisse “très significative” de la rémunération variable de M. Staley, dont elle donnera le montant précis une fois les enquêtes conclues.

Le patron américain de Barclays, ancien de JPMorgan et figure emblématique de la finance mondiale, a touché au total 4,2 millions de livres (4,9 millions d’euros) au titre de l’année 2016, dont 1,3 million de bonus.

L’arrivée de M. Staley en décembre 2015 a permis à Barclays d’approfondir son processus de simplification et de concentration sur ses points forts, notamment au Royaume-Uni où le groupe occupe une place majeure dans la banque de détail et pour les entreprises.

Cette restructuration s’est accompagnée de réductions de voilure entraînant des milliers de suppressions d’emplois.

Via son siège dans le quartier d’affaires londonien de Canary Wharf, Barclays entend par ailleurs concentrer ses activités de banque d’investissement dans la capitale britannique et à New York, en voulant mettre un terme aux ambitions démesurées qui l’avaient exposée à une série de scandales dans le passé.

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