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Banques: la majorité des emplois en sursis ?

Dans le secteur bancaire, les fermetures d’agences continuent leur petit train-train annuel. Cette semaine, c’était au tour de la première banque de Belgique, BNP Paribas Fortis, d’annoncer une nouvelle réorganisation de ses agences.

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BNP Paribas Fortis a annoncé qu’elle fermera 65 agences en 2018. Les fermetures toucheront 15% du réseau à Bruxelles, 9% en Wallonie et 7% en Flandre. La réorganisation ne devrait pas entraîner de pertes d’emplois puisque la banque s’engage à ce que le personnel concerné retrouve une place ailleurs dans le réseau.

En réalité, ce que fait la banque, c’est fermer des agences tout en augmentant son réseau d’indépendants. Pourquoi franchiser ? C’est très simple, d’abord pour réduire les coûts fixes, essentiellement salariaux, mais aussi pour redynamiser les points de vente, car les agences indépendantes sont très souvent meilleures vendeuses que celles détenues en propre.

Quant à l’absence de pertes sèches d’emplois, c’est une volonté de la part de la direction qui, comme d’autres dans le secteur, estime qu’après avoir été sauvée par l’argent du contribuable, il serait délicat, pour ne pas dire plus, d’annoncer des licenciements alors que la banque affiche des bénéfices.

Si le client évite de plus en plus la banque physique, il n’y a pas de raison de maintenir un réseau aussi étoffé

Reste que si la méthode est plus douce qu’ailleurs, ces fermetures d’agences sont inéluctables dans le secteur bancaire. Il ne faut se faire aucune illusion, elles vont continuer, toutes banques confondues. Aujourd’hui, notre banque se trouve dans notre poche, et à part les retraits de cash, nous faisons à peu près tout avec le mobile banking: consulter nos comptes, faire un virement ou investir en Bourse. Bref, comme plus personne ne peut se passer de son smartphone et qu’il n’y a plus de réticences à l’utiliser pour des opérations bancaires, la banque en ligne supplante la banque physique. Les économies que les enseignes bancaires réalisent dans leur présence physique, elles les réinvestissent dans la banque on line. En d’autres mots, si le client, c’est-à-dire vous et moi, évite de plus en plus l’agence physique, il n’y a pas de raison de maintenir un réseau aussi étoffé qu’il l’est en Belgique.

Bien entendu, les banques disent toutes que le personnel qui subsiste en agences est désormais dévolu à des tâches de conseil. Cependant, il faut être honnête, entre ce que la direction des banques dit et la réalité du terrain, il y a un écart, pour ne pas dire un fossé. Les conseils sont loin d’être à la hauteur des attentes. Et puis, avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, aura-t-on encore besoin de conseillers en chair et en os ? Il est vraiment permis d’en douter. Ce sont vraisemblablement également des emplois en sursis…

Il y a quelques années déjà, Bill Gates disait en forme de boutade qu’on avait besoin de banques, mais pas de banquiers. Sa boutade se révèle prémonitoire aujourd’hui…

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