Banques et assurances: la prudence reste de mise

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La situation des banques et des compagnies d’assurances actives en Belgique s’est améliorée en 2012 mais la prudence reste toutefois de mise, en raison principalement de la faiblesse des taux et de la croissance économique, a résumé jeudi Luc Coene, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) à l’occasion de la présentation de son 12e rapport de stabilité financière.

Le secteur bancaire a ainsi poursuivi sa restructuration, les actifs des banques belges ayant à nouveau reculé de 99 milliards d’euros pour s’élever à 1.049 milliards d’euros à la fin de l’année passée, contre 1.600 milliards en 2007. Parallèlement, un recentrage sur des expositions belges s’est opéré dans le portefeuille d’emprunts publics et la part des activités de détail a progressé, le pourcentage des crédits octroyés aux particuliers dans l’ensemble des prêts étant passé de 28 pc à la fin de 2007 à 43 pc à la fin de 2012.

Par ailleurs, les ratios de liquidités des établissements bancaires se sont nettement améliorés en 2012, tout comme leurs ratios de solvabilité, tels que définis dans la réglementation actuelle de Bâle 2.5. Quant au passage aux normes de Bâle III, il “exigera un effort d’adaptation significatif mais ne devrait pas poser de problème au pays”, a assuré Luc Coene.

Néanmoins, “avec un rendement de fonds propres de seulement 3 pc en 2012, le secteur bancaire belge fait toujours face à des défis majeurs, confronté à l’influence négative, sur sa rentabilité, de la crise financière et de la restructuration d’activités qu’elle a entraînée, dans un environnement opérationnel caractérisé par une faible croissance économique et de bas taux d’intérêt”, a tempéré le gouverneur de la BNB en recommandant à nouveau aux banques d’appliquer des critères “prudents” lors de l’octroi de nouveaux crédits.

La Banque nationale s’est également penchée sur le secteur des assurances, qui a affiché, l’an passé, un résultat net de 2,6 milliards d’euros alors qu’il avait clôturé l’année précédente sur une perte de 0,9 milliard d’euros. “Ce redressement s’explique principalement par l’envolée des revenus de placements nets qui sont passés, au total, de 4 milliards en 2011 à 11,7 milliards l’an passé”, a encore justifié la Banque. Selon cette dernière, les activités non-vie ont confirmé leur bonne résistance à la crise financière avec une hausse des primes de 3,7 pc, les activités vie bondissant pour leur part de 10,7 pc pour atteindre 20,7 milliards d’euros, “une performance sans précédent depuis 2007”.

La BNB est enfin revenue sur les résultats de l’évaluation, par le FMI, du secteur financier belge. Si les tests de résistance organisés dans ce cadre ont montré que la situation des banques en matière de fonds propres est saine, ils ont mis en avant le fait que les assurances souffriraient “significativement d’un passage à une évaluation du bilan plus conforme aux prix du marché”.

Quant à la nouvelle structure de surveillance du secteur, elle fonctionne “correctement”, le FMI ayant noté de “nets progrès dans la supervision prudentielle des banques et des entreprises d’assurance”, et ce même si la communication et la coordination avec la FSMA, le gendarme belge des marchés, peuvent être améliorées.

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