Banques et assurances: déjà plus de 4.000 emplois perdus en deux mois

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ING, Axa, P&V et maintenant Crelan… Les restructurations se multiplient dans le secteur financier en Belgique et portent à plus de 4.000 le nombre d’emplois perdus depuis début septembre.

L’hémorragie sociale se poursuit dans le secteur des banques et des assurances en Belgique. Après Axa Belgium, ING Belgique et P&V, c’est au tour du groupe Crelan d’annoncer un plan d’économies qui fait mal. Issu de la fusion entre l’ancien Crédit Agricole et Centea, le groupe entend supprimer 160 emplois équivalents temps plein sur un total de 810 emplois (NDLR: 88 employés partiront en retraite d’ici 2020), a annoncé mercredi son CEO Luc Versele. Objectif: comprimer les dépenses opérationnelles afin de ramener le fameux cost-income ratio (ratio coûts-revenus) de 79,2 % actuellement à 65 % d’ici 2020.

Un cas parmi d’autres

Etablissement de taille plus modeste que les quatre principales banques du marché belge, Crelan n’est du reste qu’un cas parmi d’autres. La restructuration annoncée le 3 octobre dernier par le CEO du groupe ING Ralph Hamers, qui emploie un peu plus de 50.000 personnes à travers le monde, dont un peu moins de 9.000 en Belgique, fera disparaître 3.158 postes au sein de sa grosse filiale belge (soit un bon tiers des effectifs d’ING Belgique). Quelques jours auparavant, l’assureur P&V annonçait pour sa part que 300 emplois allaient être supprimés d’ici 2020, soit un poste de travail sur six. Début septembre, la filiale belge du grand assureur français Axa, deuxième compagnie d’assurances sur le marché belge, annonçait, elle, la suppression de 650 postes (soit 15 % de son personnel). Au total, ce sont donc plus de 4.000 emplois qui auront été perdus dans le secteur financier en Belgique depuis la rentrée de septembre, soit en deux mois à peine !

Digitalisation et taux bas

Les raisons de ces dégraissages sont connues. Dans un environnement de plus en plus difficile et un contexte économique qui ne s’améliore pas, tous les établissements financiers réagissent de la même manière : ils réduisent les coûts au maximum. Il faut en effet compter avec des taux bas et une courbe de taux plate (ce qui réduit la marge nette d’intérêt et met les revenus sous pression), avec une réglementation de plus en plus stricte (matelas plus épais de fonds propres, etc.) et enfin avec une digitalisation croissante des services financiers. Or, comme il est difficile de réduire les investissements informatiques à cause de cette transformation digitale, la première variable d’ajustement reste le personnel et les fermetures d’agences. Outre la suppression de plus de 3.000 postes, ING Belgique, troisième banque du pays, fermera par exemple près de la moitié de ses 1.250 agences pour ramener son réseau à environ 600 points de vente à l’horizon 2020.

À l’étranger aussi

Banques et compagnies d’assurances belges ne sont du reste pas les seules à devoir ainsi se serrer la ceinture et à sabrer dans leurs effectifs. À l’étranger aussi, les pertes d’emplois se multiplient. Sur les 7.000 emplois qui vont disparaître chez ING à l’échelle du groupe, 2.300 seront supprimés rien qu’aux Pays-Bas, par exemple. Une autre banque néerlandaise, ABN Amro, a annoncé qu’elle allait réduire l’emploi de 1.375 unités au niveau mondial. Commerzbank, la deuxième banque allemande, a annoncé voici quelques semaines un vaste plan de restructuration qui conduira à la suppression de 9.600 emplois d’ici 2020. Quant à la plus vieille banque au monde, l’Italienne Monte dei Paschi, elle a annoncé pas plus tard qu’hier vouloir se séparer de 2.600 personnes et fermer de 500 agences.

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