Baisse du taux directeur de la BCE et taux d’intérêt faibles: 3 questions à Guy Wagner

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Comme chacun le sait, le taux directeur de la zone euro se situe à un niveau historiquement bas. Début juin, la Banque centrale européenne (BCE) l’a abaissé de 0,25% à son niveau actuel de 0,15%.

Parallèlement à cette décision, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé d’instaurer une pénalité de -0,10% pour les dépôts, ce qui signifie que les banques devront désormais payer elles-mêmes pour l’excédent de liquidités qu’elles déposent auprès des autorités monétaires. Ces mesures controversées sont destinées à relancer l’économie et à renforcer la hausse des cours.

Les investisseurs s’interrogent sur le sens de ces décisions, mais recherchent également des formes d’investissements alternatives.

Trois questions à Guy Wagner, Chief Investment Officer de la Banque de Luxembourg et gérant du fonds d’investissement BL-Equities Dividend.

Que pensez-vous de ces mesures ? Guy Wagner : J’ai une position très critique par rapport à ces mesures : la principale mission des banques centrales consiste à veiller à la stabilité des prix et à définir la politique monétaire. Dans les périodes de crise, les autorités monétaires peuvent également intervenir par des mesures de stabilisation. Lorsque, comme c’est le cas depuis un certain temps, le moteur de la croissance commence à s’enrayer et doit être relancé, ce n’est pas le rôle des banques centrales d’intervenir à cet égard. Dans le monde entier, malheureusement, les autorités monétaires ont tendance à aller au-delà des compétences et des missions qui leur sont effectivement dévolues.

A qui profitera la baisse des taux d’intérêt ? GW : A personne. Je suppose même que cette baisse des taux se révélera totalement inefficace. En outre, il n’existe plus aucune marge de manoeuvre pour d’éventuelles mesures supplémentaires sur les taux. L’objectif principal consistant à placer l’argent des clients en toute sécurité auprès de la banque centrale est totalement perdu de vue. Au lieu de cela, les banques sont forcées de prendre des risques inutiles.

Quelles sont les formes de placement alternatives que vous proposez ? GW : Je pars du principe que l’environnement des taux ne va pas changer dans les douze à dix-huit prochains mois. Pour les titres à taux fixe, le rapport opportunités/risques penche désormais en direction des risques, ce qui signifie que les obligations sont moins attrayantes. Par conséquent, les participations en actions dans des sociétés de premier ordre paraissent plus judicieuses que les débiteurs de deuxième ou de troisième classe dans le domaine des taux fixes.

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