Appleby, un cabinet d’avocats spécialisé dans la finance offshore

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En première ligne dans l’affaire des “Paradise Papers”, le cabinet d’avocats Appleby prodigue des conseils sur les placements offshore à des entreprises, des firmes financières et des individus fortunés.

Il est au coeur de l’actualité depuis dimanche avec les “Paradise Papers”, des révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), basées sur la fuite de 13,5 millions de documents financiers, dont environ la moitié provenaient d’Appleby. Ces documents diffusés par des journaux de différents pays mettent en lumière les pratiques de décideurs, personnalités et entreprises du monde entier en termes d’optimisation fiscale. Cette pratique consiste à utiliser des instruments juridiques licites au niveau national comme au niveau international, pour payer moins voire pas d’impôt.

Fondé à la fin des 1890 par le juriste Reginald Appleby dans les îles des Bermudes, le cabinet s’est développé au point de compter dix bureaux désormais, notamment dans des territoires apparaissant régulièrement dans les listes des paradis fiscaux. Appleby est présent aujourd’hui aux Bermudes, dans les îles Vierges Britanniques, les îles Caïmans, l’île de Man, l’île Maurice, à Guernesey, Jersey et aux Seychelles. Il dispose aussi d’antennes dans les centres d’affaires chinois de Hong Kong et Shanghaï.

Employant 470 personnes, notamment des juristes, dont 60 “associés”, le cabinet explique sur son site internet proposer des “services sophistiqués et spécialisés” dans les domaines de la gestion d’entreprises, de la résolution des conflits, de la régulation, de la propriété et des trusts. Il précise mettre en oeuvre “des solutions pratiques” pour faire fructifier les affaires de ses clients, “que ce soit en un lieu unique ou à travers de multiples juridictions”.

Appleby a décroché de nombreuses récompenses valorisant ses performances pour les affaires “offshore”, c’est-à-dire inscrites dans des juridictions étrangères offrant généralement des avantages fiscaux aux non-résidents mais qui ne mettent en oeuvre aucune activité concrète dans ces territoires. La revue spécialisée The Lawyer l’a classé notamment cabinet d’avocat “offshore” de l’année en 2010.

De son côté, la société d’analyse Chambers and Partners explique sur son site internet qu’Appleby est le principal cabinet dans l’Ile de Man pour l’accompagnement des entreprises et la résolution de conflit. Appleby figure également parmi les cabinets les plus en vue à Jersey, dans les Iles Caïman, aux Bermudes ou dans les Iles Vierges britanniques, selon cette même source.

Lundi, Appleby a souligné que les fichiers issus de son cabinet et utilisés par les médias dans le cadre des Paradise Papers ne provenaient pas “d’une fuite mais d’un acte criminel”, évoquant un piratage informatique. Le cabinet a aussi souligné qu’il investissait “de façon importante” pour améliorer son fonctionnement et a présenté ses excuses auprès de ses clients “pour les difficultés qui ont suivi cet incident”. D’après le journal des Bermudes Royal Gazette, Appleby a mis de côté 500.000 dollars pour payer une amende au régulateur de ces îles afin de compenser des manquements dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

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