Anglo Irish Bank : le cauchemar est-il vraiment fini ?

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La facture du sauvetage d’Anglo Irish Bank, en forte hausse, fera grimper le déficit irlandais à 32 % du PIB annuel. Brian Lenihan, ministre des Finances, n’en a pas moins tenu un discours des plus rassurants, visant toujours à faire descendre ce déficit à moins de 3 % du PIB d’ici 2014. Comme promis à la Commission européenne.

Les marchés financiers ont réagi positivement jeudi à la révision en hausse du sauvetage de l’irlandais Anglo Irish Bank, qui propulsera le déficit public à un niveau astronomique (32 % du PIB) mais est ressortie inférieure aux prévisions les plus extrêmes des économistes.

Vers 8 h 50 GMT, le taux des emprunts d’Etats irlandais à 10 ans se détendait en-dessous de 6,6 %, alors qu’il avait frôlé la veille 6,8 %, un record depuis 1997. De son côté, la Bourse de Dublin était stable : l’indice Iseq 20 des valeurs vedettes irlandaises était parfaitement inchangé en début de matinée, s’affichant à 437,47 points, contre 437,49 points la veille en clôture.

Anglo Irish Bank : l’Irlande a “mis fin” au problème (ministre des Finances)

Le chiffrage final du sauvetage de la banque Anglo Irish permettra à l’Irlande de tirer un trait sur ce foyer de problèmes, a affirmé Brian Lenihan, ministre des Finances, sur les ondes de la radio publique RTE : “Nous devions mettre fin à ce problème et c’est ce que nous avons fait aujourd’hui. Bien sûr, les chiffres sont horribles, mais nous pourrons les gérer sur une période de 10 ans.”

Le déficit public irlandais atteindra le niveau exorbitant de 32 % du PIB cette année, à cause du sauvetage d’Anglo Irish Bank, dont le coût a été révisé jeudi en forte hausse, à 29,3 milliards d’euros en principe… et 34,3 milliards dans la pire des hypothèses. Selon Brian Lenihan, son pays n’avait pas de toute façon pas le choix et se devait se secourir la banque, car la laisser faire faillite aurait des conséquences encore plus désastreuses pour le pays.

“Malheureusement, cette banque avait enflé jusqu’à atteindre la moitié de notre richesse nationale annuelle, et la faillite d’une banque d’une taille pareille aurait entraîné la banqueroute du pays”, a-t-il plaidé. C’est un cauchemar dans lequel notre pays vit depuis 2008, et il fallait régler ce problème.”

Irlande : le déficit à moins de 3 % du PIB en 2014, sans effort exorbitant ?

Le ministre irlandais des Finances a toutefois maintenu son engagement de ramener le déficit public sous les 3 % du PIB en 2014 : “Il va y avoir un bond très important du déficit public en 2010 en raison du soutien que nous apportons au système bancaire, et qui totalisera près de 20 % du PIB”, a-t-il chiffré dans un communiqué.

Brian Lenihan a cependant souligné que l’Etat n’aurait pas besoin d’emprunter de fonds supplémentaires pour combler ce déficit exorbitant, car il dispose de réserves de liquidités suffisantes. Mais ajouté que le gouvernement devrait réaliser des économies supplémentaires l’an prochain, au-delà des 3 milliards d’euros minimum sur lesquels il tablait déjà.

Le ministre des Finances a annoncé qu’il présenterait “début novembre” un plan de redressement budgétaire sur quatre ans en vue de remplir son objectif.

Parallèlement, la banque centrale a annoncé qu’une autre banque irlandaise en difficulté, Allied Irish Banks (AIB), qui devait déjà augmenter ses fonds propres de 7,4 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, devrait lever 3 milliards supplémentaires, avec l’aide de l’Etat qui s’était déjà dit prêt à participer à sa recapitalisation.

Trends.be, avec Belga

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