15,7 milliards : la “facture” du sauvetage des banques belges

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L’Etat belge a injecté 15,7 milliards d’euros dans le capital de banques et assureurs. Une manne qui rapporte : les rémunérations liées aux garanties accordées au secteur financier et les contributions au Fonds spécial de protection, par exemple, ont rapporté 2,8 milliards d’euros au fédéral entre 2008 et 2011.

L’Etat belge avait, au 15 novembre dernier, investi 15,7 milliards d’euros dans le capital d’institutions financières – principalement des banques et des assurances – et prêté 8,6 milliards d’euros au secteur. La Belgique a également accordé sa garantie pour un maximum de 138,1 milliards d’euros, a indiqué mardi la Cour des comptes, lors de la présentation de son 168e cahier annuel.

1. Zone euro : prêt à la Grèce, participation et garantie au FESF

Plusieurs mesures d’aides ont été décidées depuis le début de la crise financière, au quatrième trimestre de 2008, pour soutenir le secteur financier puis pour garantir la stabilité de la zone euro, exposée à la crise de la dette. La Belgique a ainsi prêté 1,7 milliard d’euros à la Grèce.

Notre pays a également pris une participation de 641.000 euros dans le capital du Fonds de sauvetage temporaire de la zone euro (le Fonds européen de stabilité financière, FESF), et octroyé sa garantie aux emprunts émis par cette société à concurrence de 27,1 milliards d’euros maximum.

Quatre emprunts émis par le FESF – appelé à se muer à la mi-2012 en Mécanisme européen de stabilité (MES) – sont actuellement garantis par l’Etat belge pour soutenir deux pays européens en difficulté, l’Irlande et le Portugal, ont précisé le premier président et le président de la Cour des comptes, Philippe Roland et Ignace Desomer, lors de la remise de ce rapport annuel au président de la Chambre, André Flahaut (PS), à Bruxelles.

2. Banques : les milliards belges dans BNP Paribas, Dexia et consorts

BNP Paribas. La participation de l’Etat dans BNP Paribas se monte à 7,166 milliards d’euros (10,79 % du total).

Dexia. La participationde la Belgique s’élève à 100 % dans Dexia Banque Belgique, rachetée début octobre par l’Etat pour 4 milliards d’euros – et donc de facto nationalisée – lors du démantèlement du groupe bancaire franco-belge Dexia SA. La Belgique a également pris une participation dans Dexia SA, d’un montant de 1 milliard d’euros (soit 5,73 % du capital).

Fortis, Ethias et les autres. Les autres participations publiques concernent Fortis Banque (2,356 milliards, soit 25 %), SPV Royal Park Investments (739,8 millions, soit 43,53 %), Ethias (500 millions, soit 25 %) et le FESF, donc (600.000 euros).

3. Banques : l’argent injecté rapporte des dividendes

Ces participations ont généré des rémunérations.

BNP Paribas : le groupe français a versé, toujours en date du 15 novembre, 255,5 millions d’euros de dividendes à l’Etat.

Fortis Banque : laparticipation de l’Etat belge lui a valu un dividende de 96,7 millions d’euros.

Garanties et Fonds spécial de protection : dans la même période 2008-2011, les rémunérations liées aux garanties accordées au secteur financier et les contributions au Fonds spécial de protection ont rapporté 2,8 milliards d’euros au fédéral, précise la Cour des comptes.

4. Prêts de l’Etat à Royal Park Investments et KBC, notamment

5 milliards d’euros ont été prêtés en 2008 à SPV Royal Park Investments, le “véhicule” créé pour accueillir les produits “toxiques” de Fortis Banque Belgique, qui se sont traduits par une perte de 356 millions d’euros ;

– 3,5 milliards d’euros en 2008 à KBC, qui ont généré à ce jour 297,8 millions d’euros d’intérêts,

– 160 millions au Luxembourg pour permettre la restructuration de la banque islandaise Kaupthing (160 millions d’euros, dont 120 millions ont été remboursés, générant aussi 3,1 millions d’intérêts), selon le gendarme des dépenses publiques.

5. Garantie de l’Etat : 138,1 milliards d’euros maximum

L’Etat a enfin accordé sa garantie pour un maximum de 138,1 milliards d’euros, un montant qui ne tient toutefois pas compte de la décision prise vendredi par la Belgique et la France de réduire de moitié leur garantie d’Etat dans la structure de défaisance de Dexia, la faisant passer de 90 milliards à 45 milliards d’euros.

Il concerne notamment, via la création d’un fonds spécial au sein de la Caisse des dépôts et consignations, les dépôts bancaires, les assurances sur la vie relevant de la branche 21 et du capital des sociétés coopératives agrées, qui sont garantis pour un maximum de 100.000 euros par personne et institution financière, compagnie d’assurance ou société coopérative.

Trends.be, avec Belga

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