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Affaire Bettancourt : les conséquences économiques

Bettencourt : le déballage public d’une affaire strictement privée aura sans doute des incidences économiques.

Liliane Bettencourt fait la “une” des médias depuis quelques semaines maintenant. Elle a beau être la femme la plus riche de France, elle n’a plus aucune vie privée. Tout le monde sait que les ponts sont rompus avec sa fille, qui pense que sa mère se laisse abuser par une série de personnes qui n’auraient, selon elle, qu’une seule vocation : la détrousser au maximum. Quant à la mère, elle pense que sa fille est jalouse et ferait mieux de la laisser tranquille.

Seul problème : ce déballage public d’une affaire strictement privée aura sans doute des incidences économiques. Liliane Bettencourt est en effet l’actionnaire de référence du groupe L’Oréal, dont elle possède 31 %. Le second actionnaire de L’Oréal n’est autre que Nestlé (29 %). Le groupe suisse pourrait un jour racheter la partie détenue par la famille Bettencourt et faire passer L’Oréal sous pavillon suisse. Autant dire que cela créerait un séisme en France, pays qui pratique, beaucoup plus que la Belgique, le patriotisme économique.

Or, dans une interview au journal Le Monde, Liliane Bettencourt a fait comprendre que, si sa fille la harcelait à ce point, c’est parce qu’elle souhaite la remplacer et céder les actions L’Oréal. Sous-entendu : “au groupe Nestlé”.

Ce scénario est plausible. Nestlé dispose des liquidités nécessaires pour racheter la part de la famille Bettencourt. En outre, cela fait plus de 30 ans que Nestlé est le second actionnaire de L’Oréal. La tentation pourrait être grande de prendre le contrôle du leader mondial des cosmétiques…

Voilà pour l’intrigue. En réalité, la chute finale est loin d’être écrite, car certains analystes se demandent si acquérir la majorité des actions de L’Oréal est vraiment dans l’intérêt de Nestlé. Après tout, il n’y a aucune synergie à tirer entre l’agroalimentaire et les cosmétiques. Selon ces analystes, Nestlé aurait plutôt intérêt à vendre L’Oréal au plus offrant.

Dans les deux cas, il est clair que l’Elysée ne laissera pas faire. Sauf si, entre-temps, la présidence de la République est éclaboussé par cette affaire Bettencourt qui n’en finit pas de rebondir.

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