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À quoi doit-on le bon bulletin de Standard & Poor’s à la Belgique ?

L’agence Standard & Poor’s qui maintient notre rating, autrement dit notre note à AA, c’est un bulletin de santé qui tombe à pic pour le gouvernement d’Elio Di Rupo, et cela, à quelques semaines des élections !

Elio Di Rupo, que les patrons flamands qualifient d’être trop à gauche, va pouvoir se servir de la bonne note donnée à la Belgique par l’agence de notation Standard & Poor’s, alors que lui-même et bien d’autres encore n’ont pas cessé de critiquer l’emprise négative de cette agence de notation ! Vous vous souvenez que c’est ce genre d’agence qui avait été critiquée au plus fort de la crise, soit pour avoir validé imprudemment des produits financiers toxiques, soit pour avoir dégradé la note financière de plusieurs pays comme la Grèce, au pire moment, et donc précipité leur descente en enfer !

Mais aujourd’hui, tout cela est bien entendu oublié, et seul compte pour le gouvernement le fait que l’agence Standard & Poor’s maintienne notre rating, autrement dit notre note à AA, ce qui équivaut à un 18 sur 20 dans l’enseignement scolaire ! En quelque sorte, c’est l’hommage du vice d’hier à la vertu d’aujourd’hui !

Alors, à quoi doit-on ce bon bulletin ? D’abord, au fait que notre croissance économique, sans être extraordinaire, est tout de même supérieure à la moyenne de la zone euro. Pour 2014, notre pays devrait enregistrer une croissance de 1,4% contre 1% pour la zone euro. L’élève belge fait donc mieux que l’élève européen.

Mais ce n’est pas le seul résultat positif. Notre pays a réussi à diminuer son déficit budgétaire – évalué à (-2,8%) – et celui-ci restera inférieur à la moyenne européenne, ce qui est un bon point supplémentaire.

Et puis, autre cerise sur le gâteau, le gouvernement Di Rupo a réussi à réduire la dette publique tout juste sous le seuil des 100% du PIB ! Sans compter que le risque bancaire global a aussi été revu à la baisse. Non seulement, nos banques ont réduit leur bilan, mais elles ont aussi réduit leur exposition aux risques, ou du moins aux activités les plus risquées, mais sans pour autant trop restreindre le financement de l’économie.

Donc, oui, sur la base de notre croissance, de notre déficit, de notre dette publique, de notre risque bancaire, la Belgique fait mieux que ses voisins. Mais justement, et c’est là le bémol apporté par Standard & Poor’s, nous dépendons aussi de la bonne santé financière de nos voisins. Par conséquent, si la reprise devait capoter aux Pays-Bas ou en France, deux de nos principaux partenaires économiques, alors la Belgique pourrait voir sa note revue à la baisse. Mais bon, on en est encore pas là, et les bonnes nouvelles sont assez rares sur le plan économique, pour ne pas prendre le temps de savourer celle-ci.

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