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A la recherche de l’économie blanche

L’économie mondiale est encore et toujours en quête d’un équilibre. Un équilibre économique mais aussi un équilibre entre les défis sociaux, économiques et écologiques.

L’économie mondiale est encore et toujours en quête d’un équilibre. Un équilibre économique mais aussi un équilibre entre les défis sociaux, économiques et écologiques.

La nouvelle de ma mort a été fortement exagérée…

Cela me paraît une bonne formule – que j’emprunte avec gratitude au grand homo universalis américain Mark Twain (*) – pour reprendre le contact avec les lecteurs de Trends-Tendances après 20 mois d’absence.

Ce même Mark Twain était un écrivain fantastique mais un économiste fort moyen. Il a perdu énormément d’argent dans des projets invraisemblables. J’ambitionne plutôt d’être son image inverse : un écrivain moyen capable de donner une bonne explication économique et financière.

Un monde nouveau…

Beaucoup de choses ont changé depuis notre dernier rendez-vous hebdomadaire dans ce magazine. Le monde ne ressemble plus à ce qu’il était. Aujourd’hui, nous vivons dans l’ère post-Fortis. L’Islande a sombré suite à ses problèmes bancaires. Fannie et Freddie ont été remis à flot par le gouvernement américain. Bon nombre des sujets que nous avons abordés depuis le début de cette chronique en 2000, sont entre-temps devenus banaux. Le livre Econoshock qui en était une continuation logique, date déjà d’il y a près de deux ans. Mais son contenu et ses thèmes n’ont pas vieilli. Dans cette chronique, nous voulons désormais surtout écrire la suite. Comment l’histoire passionnante de l’économie mondiale va-t-elle se poursuivre ?

Un équilibre économique

Le thème central du livre Econoshock est que nous ne sommes pas en train de traverser la Grande Dépression ou la Grande Récession. Nous sommes entrés dans une longue période de Grand Rééquilibrage qui va transformer l’économie en profondeur et bouleverser fondamentalement tous les rapports économiques, sociaux et financiers. La conséquence sera un monde plus équilibré. Pas une “Révolution industrielle” mais une “Révolution de la durabilité”.

La profonde récession que nous avons connue en est un parfait exemple. Les économistes qui utiliseront les schémas des cycles conjoncturels antérieurs, se fourvoieront totalement. Nous n’avons pas connu un recul économique ordinaire et nous ne retournerons donc pas non plus sur l’ancienne voie de la croissance. On assiste naturellement à des tentatives de tourner la page et de renouer avec le passé comme si rien de particulier ne s’était produit. C’est dans le secteur financier que ce phénomène est le plus visible. Et on peut à juste titre se poser des questions concernant l’utilisation de l’argent public pour maintenir en place un système déséquilibré et parfois même décadent. Toutes les tentatives en ce sens sont vaines et un pur gaspillage d’argent.

Dans cette crise, on se concentre trop sur les déséquilibres quantitatifs. Or, au cours des décennies précédentes, on a aussi vu apparaître de nombreux déséquilibres qualitatifs. Dans les chroniques antérieures, j’ai régulièrement attiré l’attention sur le déclin de la loyauté, sur l’importance de la responsabilité des leaders et sur la nécessité d’une réconciliation entre l’économie et l’écologie. Je veux encore élargir et approfondir davantage cet éventail de sujets.

Une économie équilibrée et durable

Je ne vois donc pas la crise actuelle comme un problème purement économique. C’est pour cela qu’un économiste doit s’aventurer sur des terrains glissants et aussi réfléchir à des problèmes sociaux et écologiques. C’est ce que le sociologue du travail Jan Denys évoque dans Free to Work, son nouveau livre qui vaut vraiment la peine d’être lu : les économistes doivent apprendre à envisager les problèmes différemment. En ce qui me concerne, je promets d’essayer cette nouvelle approche.

Autrement dit, le but est de parvenir à concilier les objectifs écologiques, sociaux et économiques. Quand on combine des faisceaux de lumière verte, rouge et bleue, on obtient du blanc. Dans cette chronique, nous partirons à la recherche de cet équilibre, à la découverte de l'”Economie blanche”.

Je me réjouis de ce rendez-vous hebdomadaire renouvelé.

Vos réactions : trends@econopolis.be

(*) “The news about my death has been greatly exaggerated” (Mark Twain).

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