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8 août, le premier jour de liberté de l’année 2013 pour le travailleur belge

Depuis ce jeudi, le salarié belge est censé se réjouir de sa nouvelle liberté. En effet, selon l’institut économique bruxellois Molinari, ce jeudi 8 août était le premier jour de liberté, soit le premier jour où après avoir travaillé 220 jours pour l’Etat, le Belge peut enfin profiter de son argent pendant les 145 jours restant de l’année.

Ce jour de libération est devenu une mode. Son but : frapper les esprits. Il y avait déjà le tax freedom day, ou le jour de libération fiscale, qui tombait pour la Belgique, le 14 juin dernier, et maintenant, tant qu’à faire, nous sommes censés fêter le 8 août, qui lui prend en compte, non seulement la fiscalité mais aussi les cotisations sociales.

A priori, ces concepts de jours de liberté sont efficaces, ils frappent l’imagination du public. Ils disent en gros que pendant 7 mois de l’année, on travaille pour l’Etat et seulement 5 mois pour sa consommation et sa vie personnelle. Mais comme toujours face à des concepts marketing, il y a un autre niveau de lecture qui renvoie à une réalité bien plus nuancée.

Tout d’abord, quand on parle de l’Etat, on a l’impression qu’on parle d’un monstre froid qui engloutit notre argent dans un puits sans fond. En réalité, et comme l’a fait fort justement le journal Le Soir, sur les 220 jours où l’on travaille pour l’Etat, sous-entendu pour rien, nous travaillons en réalité : 14 jours pour rembourser notre dette publique, 4 jours pour financer notre défense publique, 8 jours pour la police c’est-à-dire pour assurer l’ordre et la sécurité, 25 jours pour soutenir l’économie, 26 jours pour assurer l’enseignement de nos têtes blondes, 33 jours pour notre santé, etc.

Autrement dit, attention au poujadisme qui consiste à dire travailler 220 jours pour l’Etat = travailler pour rien ! C’est faux puisque cet argent est redistribué vers le citoyen. En revanche, ce n’est pas pour cela qu’il ne faut rien faire… Car c’est beau par exemple de payer pour l’enseignement, mais comment expliquer alors qu’en communauté francophone, nous avons de très mauvais résultats dans les tests PISA, ces fameux tests internationaux de connaissance qui classent les étudiants de l’enseignement de la communauté francophone de Belgique parmi les mauvais élèves… Comme toujours, la question est moins le niveau de notre contribution aux services de l’Etat ou de la Région que l’efficacité de cette contribution. Et là, honnêtement, nous pouvons faire nettement mieux !

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