3 questions à Audrey Contesse,

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Vous êtes commissaire et scénographe de l’expo ” Unbuilt Brussels #2 (Re)Compose The City ” au Civa. De quoi s’agit-il ?

Dans les vastes archives du Civa (Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage), soit des km de documents et 550 noms d’architectes, je suis allée puiser de quoi construire une réflexion sur la jonction Nord-Midi de la période 1836 à 1952. Une façon de collecter des positionnements forts pour nourrir les débats actuels : Bruxelles a besoin d’analyse mais y résiste aussi, peut-être à cause des différents niveaux de pouvoir et le fait qu’après 1830, le jeune Etat belge a voulu s’affirmer via une ville moderne et donc, une telle jonction.

Toutes sortes de scénarios ont été envisagés…

Oui, mais peut-être ne fallait-il pas faire de jonction, comme à Milan, Paris ou Londres. Ou peut-être suivre ce projet proposant de ne pas ouvrir le tissu urbain en surface et de cumuler le recouvrement de la Senne avec la Jonction Nord-Midi !

Vous êtes Française. Comment percevez-vous la bruxellisation ?

La Belgique fonctionne dans la logique du compromis et le momentané qui devient pérenne. En France, on sera davantage dans le conflit. Mais ici, existent aussi des interstices qui permettent la créativité à la Horta. Comme le cadre n’est pas fixé, qu’il n’y a pas les mêmes hiérarchies qu’en France, on peut pratiquer d’autres démarches architecturales : l’expo montre aussi la force des dessins et des plans, et éclaire sur le métier d’architecte.

Jusqu’au 14 octobre au Civa : 55 rue de l’Ermitage à 1050 Bruxelles. www.civa.brussels

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