Analphabètes à l’entrée et à la sortie

Jonathan Holslag © Belgaimage

Quelle est la valeur d’un diplôme que tout le monde peut décrocher interroge Jonathan Holslag, professeur de relations internationales à la VUB ?

Trop d’étudiants entrent analphabètes à l’Université et en sortent de même, insiste-t-il. La suite dès lors, est prévisible : une partie des étudiants fraîchement diplômés se destinant à l’enseignement, le nivellement par le bas se poursuit. Le niveau des étudiants issus du secondaire est hétéroclite et, faute d’argent, les universités ne peuvent plus accompagner ceux qui sortent des ” mauvaises écoles “.

Pourquoi le feraient-elles au demeurant ? Elles ont en effet financièrement intérêt à ce que leurs étudiants acquièrent un diplôme. Il en résulte une concurrence exacerbée et un enseignement dans lequel l’insuffisant devient la norme, déplore Jonathan Holslag qui propose de financer désormais les universités sur la base de la qualité de leur enseignement.

L’enfant terrible de la VUB sera-t-il entendu ? Pas sûr. Les universités ont choisi la voie de la moindre résistance commente le philosophe et professeur free-lance Marteen Boudry. ” Il est plus facile de laisser passer un étudiant que de l’arrêter, déclare-t-il. Toute note ‘insuffisant’ doit en outre être motivée avec le risque de voir l’étudiant porter plainte ensuite… ” Entre-temps, l’enfant terrible de la VUB plaide pour une sélection plus rigoureuse au cours des deux premières années. Est-il si difficile d’admettre qu’après quatre années d’études, nombre d’étudiants ne méritent pas leur diplôme et ils sont, hélas, nombreux, interroge-t-il ? L’homme, il est vrai, est exigeant et s’apprête à prendre une année sabbatique pour lire et étudier mais aussi, ce qui est moins courant, suivre une formation para-commando afin d’avoir ” un esprit fort dans un corps combattif “.

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