Michel Draguet

© Belgaimage

directeur général des Musées royaux des beaux-arts de Belgique

Qu’apporte l’exposition “Magritte, Broodthaers & l’art contemporain”, par rapport à ce que l’on sait déjà ?

Le neuf tient en grande partie dans la relation entre Magritte et Broodthaers : elle débute en 1945 et devient importante en 1964 lorsque le second quitte sa stricte fonction de poète pour devenir plasticien. Cette première partie de l’exposition est suivie d’une seconde qui touche aux artistes contemporains influencés par Magritte comme Jasper Johns ou Robert Rauschenberg : cela a déjà fait l’objet d’une expo en 2006 au Los Angeles County Museum Of Art mais notre vision est moins américaine. Et va d’ailleurs voyager pendant au moins deux ans.

Magritte semble parfois un peu figé dans son vocabulaire pictural, voire piégé dans son propre univers : pourquoi ?

Il est l’otage de certains clichés. Venant de la pub, il a créé des images qui frappent l’esprit mais qui cachent la forêt, celle d’un novateur déconstruisant le langage de la peinture, qui dans sa ” période vache “, a suicidé la peinture avec joie et couleurs.

Quel est son statut commercial actuel ?

Magritte est dans le top 5 de l’histoire de l’art moderne :même si ces 20 dernières années, malgré quelques Magritte importants en vente, le marché a plus ou moins fait le tour de sa peinture et se concentre désormais sur les oeuvres sur papier et une correspondance que nos moyens actuels de musée fédéral nous empêchent d’acquérir.

Jusqu’au 18 février, www.fine-arts-museum.be

Par Philippe Cornet

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