Hausse du bénéfice

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Pour les ménages, la transition énergétique d’Elia est synonyme de factures d’électricité plus salées. Les actionnaires d’Elia, eux, se frottent les mains. Car la transition que réalise progressivement Elia exige nombre d’investissements : dans les lignes à haute tension pour amener la production des éoliennes en mer jusqu’aux clients sur la terre ferme, mais aussi dans la mise en place d’un système électrique intégré à l’échelle européenne en vue d’une meilleure coordination de l’offre et la demande, et d’une sécurité accrue de l’approvisionnement continu en électricité. Et plus l’entreprise investit, plus elle est autorisée par l’organe de contrôle à réaliser des bénéfices. Ses investissements supplémentaires sont devenus sa principale source de bénéfice supplémentaire.

Après un léger repli l’an dernier, Elia a pu renouer avec une forte progression de son bénéfice au premier semestre de cette année. En Belgique, le bénéfice net a progressé de 46 %, de 40,7 à 60 millions d’euros, dont 13,5 millions d’euros grâce aux montants plus élevés que le groupe a investis. Au cours des six premiers mois de l’année, il a en effet investi 192 millions d’euros dans le réseau à haute tension, dont 51,4 millions d’euros dans le projet Nemo, qui reliera les marchés de l’électricité du Royaume-Uni et du continent européen après l’installation de câbles sous-marins en mer du Nord. D’autres facteurs interviennent encore dans le calcul du bénéfice régulé d’Elia Transmission, comme le taux d’intérêt des obligations d’État belges à dix ans (OLO). Plus ce taux est élevé, plus Elia peut réaliser de bénéfices et maintenir à niveau la prime de risque pour les actionnaires. Au premier semestre, la légère hausse de ce taux a accru le bénéfice d’Elia de 2,4 millions d’euros. Une poursuite du redressement de l’économie européenne et une politique moins expansive de la Banque centrale européenne devraient pouvoir soutenir le taux au cours des prochains trimestres, mais on ne s’attend pas à une hausse fulgurante.

La filiale allemande 50Hertz a elle aussi pu renouer au premier semestre avec une augmentation du bénéfice. Il s’est accru de 9 millions d’euros, à 85 millions d’euros, après un exercice 2016 plus difficile. Là aussi, les investissements supplémentaires, à hauteur de 97 millions d’euros, sont à l’origine de l’accroissement du bénéfice. En outre, les frais d’entretien, qui furent le plus élevés l’an dernier, ont sensiblement baissé. Naturellement, plus l’entreprise investit, plus le taux d’endettement et les coûts de financement augmentent. Quoi qu’il en soit, le bénéfice combiné de la Belgique et l’Allemagne a affiché une hausse de 31,1 % au premier semestre. La direction du groupe n’a pas pour habitude de formuler des perspectives concrètes, mais elle a en tout cas maintenu ses perspectives positives concernant les résultats de 2017.

Conclusion

Grâce à la hausse du bénéfice, la valorisation de l’action n’a pas trop augmenté. Les investisseurs paient environ 15 fois le bénéfice attendu cette année, et le rendement du dividende s’élève à 3,3 %. Ce rendement n’est pas exceptionnellement élevé mais le profil de risque est raisonnable, compte tenu du cadre réglementaire stable et du potentiel de hausse du bénéfice grâce à l’augmentation des investissements. Au titre de valeur défensive, Elia mérite une place en portefeuille. Conserver.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be le 5 octobre

Plus le groupe investit, plus il dégage de bénéfices.

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