La tour infernale

Trente-huit étages avec au sommet un patron d’une omnipotente compagnie d’assurances et sept autres en sous-sol peuplés de laissés-pour-compte avec des clochards sédentaires qui protègent leur territoire par une barrière d’étrons. Ces deux univers qui s’ignorent vont entrer en contact après la décision de la compagnie de fermer le restaurant d’entreprise pour gagner de la place. Les marginaux des sous-sols vivent en effet des déchets du self et, transgressant l’ordre social, commencent à faire surface. Le choc sera effroyable. ” Quand les pauvres n’auront plus rien à manger, ils mangeront les riches “, prévient l’auteur de ce roman dans lequel la faim de pouvoir, de richesse et de nourriture finissent par tout déstructurer. C’est un roman, bien sûr, mais tellement réaliste que l’on ne peut s’empêcher de penser que cette tour infernale symbolise le monde actuel dans lequel les différentes strates sociales s’ignorent.

Gérard Mordillat, La tour abolie, Editions Albin Michel, 512 pages, 22, 90 euros

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