Pourquoi GBL rachète Burberry

© BI

GBL cherche à réunir cinq paramètres avant d’investir : une marque à fort ancrage mondial, un marché de débouchés en croissance annuelle, des possibilités d’accroître le chiffre d’affaires (CA), un potentiel d’amélioration des marges et un bilan solide. Récemment, une entreprise a satisfait à tous ces critères : le groupe de mode britannique Burberry, spécialisé dans les vêtements et accessoires de qualité. GBL a plus de 3 % de l’entreprise en mains, pour une valeur de marché supérieure à 250 millions d’euros. L’entreprise compte 11.000 collaborateurs et produit un CA de 2,5 milliards de livres sterling. GBL la qualifie de marque intéressante, capable de tirer profit de la prospérité grandissante au niveau mondial et de la propension croissante à voyager. Burberry génère déjà des cash-flows mais grâce à l’e-commerce et aux économies de coûts, sa marge devrait pouvoir s’améliorer. Burberry capitalise 25 fois le bénéfice de cette année et sa valeur d’entreprise correspond à 12 fois le cash-flow opérationnel. C’est cher, mais GBL a déjà démontré par le passé qu’il était disposé à desserrer les cordons de la bourse pour les entreprises dans lesquelles il croit.

Cet investissement s’inscrit dans la stratégie de GBL visant à diversifier davantage son portefeuille. Concrètement, ceci implique la vente de la quasi-totalité de ses participations dans les géants de l’énergie français Total et Engie, pour réinvestir dans des entreprises de croissance comme SGS, Adidas, Umicore, Ontex et Burberry. En échangeant des actions de valeur contre des actions de croissance, le holding suit en fin de compte la tendance boursière. Environ la moitié du portefeuille de GBL est à ce jour investi en sociétés de croissance, contre à peine 15 % en 2011. Mais l’écart de valorisation entre les entreprises de croissance et de valeur est tellement élevé désormais que la probabilité d’une inflexion à l’avantage des secondes est assez grande. Ce qui pèserait également sur le portefeuille de GBL. Mais pour accroître le dividende de 6 % par an, le groupe avait peu d’autres choix.

Cette réorientation stratégique s’est traduite par une forte hausse de la valeur de marché du portefeuille, mais l’afflux de dividendes traverse encore une période de transition. Les actifs nets ajustés ont progressé de 56 % depuis 2011, dans le sillage du redressement boursier et soutenus par le gain de cours d’Adidas. Les revenus de caisse du holding ont reculé sur cette période de 18 %, de 522 à 440 millions d’euros ; la plus faible contribution des dividendes de Total (dans lequel GBL avait réduit sa participation) n’a pas encore été compensée par l’apport des nouvelles participations. Cette tendance devrait s’inverser. Toutes les grandes participations devraient produire davantage de dividendes pour le holding cette année, d’après GBL.

Conclusion

D’un fonds énergétique français, GBL a évolué pour devenir un portefeuille d’entreprises de qualité. Cette métamorphose offre de meilleures perspectives de hausse de cours et de dividendes. Mais de nombreuses participations du holding présentent aussi une valorisation tendue. La décote sur la valeur intrinsèque du portefeuille s’élève à environ 25 % pour un rendement de dividende de 3,4 %. Nous réitérons le conseil ” à conserver “.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be

le 15 juin

GBL troque ses actions de valeur contre des valeurs de croissance.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content