Le barreau de Mons teste l’intelligence artificielle

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L’éditeur juridique Wolters Kluwer développe une plateforme à destination des avocats, intégrant des notions de justice prédictive.

C’est une première en Belgique. Le barreau de Mons accueille un projet pilote visant à mettre l’intelligence artificielle au service des avocats. L’éditeur juridique Wolters Kluwer teste un nouvel outil numérique de recherche jurisprudentielle, censé être plus performant que les traditionnelles banques de données juridiques. Une trentaine d’avocats du barreau de Mons expérimentent cette nouvelle solution. Le feed-back apporté par les professionnels du droit permettra à l’éditeur de peaufiner sa plateforme avant sa commercialisation.

Pour ce premier test grandeur nature, Wolters Kluwer a choisi de s’attaquer au droit social, et plus spécifiquement à la rupture du contrat de travail, un champ du droit relativement circonscrit. L’éditeur a intégré dans son outil 8.300 décisions de justice, soit environ le double de ce qui figure dans les bases de données traditionnelles. L’innovation principale de cette plateforme est de fournir aux avocats des indications concernant les chances de réussite des actions en justice qu’ils pourraient introduire pour leurs clients. En se basant sur les mots-clés relatifs à l’affaire qui lui est soumise, le logiciel communique à l’avocat le taux de réponses positives des magistrats. Il est également possible de trier ce pourcentage par ressort judiciaire.

C’est une avancée intéressante par rapport aux bases de données juridiques classiques qui intègrent de ” simples ” moteurs de recherche. Mais ce n’est pas encore non plus une véritable révolution : on est loin des performances de Watson (IBM) ou de Deep Mind, l’intelligence artificielle de Google capable de battre les champions du jeu de go. Ce projet pilote représente cependant un premier pas dans la direction de la justice prédictive, qui devrait aider les avocats à conseiller leurs clients plus efficacement. ” Les activités des avocats sont de plus en plus impactées par les nouvelles technologies, explique le bâtonnier de Mons Olivier Haenecour. Ces technologies déchargeront l’avocat de toute une série de tâches, notamment de recherche juridique, ce qui lui permettra de se focaliser sur sa stratégie de défense, mais aussi sur le côté humain de sa relation avec son client. ”

Retrouvez l’interview du bâtonnier de Mons Olivier Haenecour en vidéo sur trends.be/lawyerz

Gilles Quoistiaux

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