Revirement positif

© BI

À en juger par le rebond de près de 7 % du cours de l’action le jour de la publication des chiffres trimestriels de Novo Nordisk, les analystes et investisseurs étaient très satisfaits. L’entreprise biopharmaceutique danoise est le numéro un mondial dans le traitement des syndromes importants que sont le diabète et l’obésité. Quel contraste avec les trimestres précédents, où systématiquement les Danois n’atteignaient pas le consensus des analystes et tempéraient leurs projections ! Ainsi l’action avait-elle perdu plus d’un tiers de sa valeur en 2016, principalement en raison de l’accroissement de la pression tarifaire, aux États-Unis surtout. Un marché extrêmement important (52,5 % du chiffre d’affaires – CA – du groupe au 1er trimestre 2017), sur lequel les Danois vendent leurs produits à base d’insuline classique (humaine). Au cours des trois premiers mois, ceux-ci ont tenu le cap par rapport à l’an dernier, et représentent encore près de deux tiers (62 %) du CA lié au diabète et à l’obésité, qui s’adjugent l’essentiel du CA du groupe (83,5 %). Globalement, on note malgré tout une croissance du CA de 5 % (3 % hors effets de change), de 27,21 à 28,45 milliards de couronnes danoises (DKK), ce qui est supérieur aux prévisions des analystes.

Ces dernières années, le groupe a lancé plusieurs médicaments accroissant l’effet de l’hormone GLP-1. Chez les patients atteints du diabète de type 2, le niveau de GLP-1 n’est plus suffisant. Dans ce segment, Novo Nordisk domine avec Victoza, qui a enregistré une hausse de 25 % de son CA, à 5,75 milliards DKK. Depuis un certain temps, on recourt de plus en plus aux insulines modernes (utilisation plus aisée, meilleur contrôle de la glycémie, risque réduit d’hyperglycémie), versions améliorées des insulines humaines. Dans ce segment aussi, Novo Nordisk a son médicament vedette Tresiba, qui a connu une hausse du CA de pas moins de 170 %, à 1,49 milliard DKK, mais aussi Xultophy (IDegLira), une solution injectable quotidienne associant Tresiba et Victoza. Quant à la nouvelle hormone Saxenda, elle a enregistré une hausse de son CA de 122 %, à 0,54 milliard DKK (19 % de la croissance du CA du groupe). Elle procure un sentiment de satiété et pourrait devenir cruciale dans le traitement de l’obésité.

La hausse de 10 % du bénéfice opérationnel (EBIT), à 13,49 milliards DKK, fut une agréable surprise. Elle suggère une amélioration de la marge d’EBIT de 45,2 à 47,4 %. À la tête du groupe depuis le 1er janvier, Lars Fruergaard Jorgensen, qui a d’emblée renforcé le contrôle des coûts, a réussi à accroître la rentabilité. Le bénéfice par action s’est hissé de 3,71 à 4,06 DKK par action(+ 9 %). Le groupe a du reste relevé légèrement ses prévisions : la croissance du CA sera comprise entre 1 % et 4 %, celle de l’EBIT entre 0 % et 4 % en couronne danoise.

Conclusion

Novo Nordisk figure depuis le début de l’année sur notre liste de favoris. Les résultats trimestriels supérieurs aux prévisions sont évidemment un bonus. À 17,5 fois le bénéfice escompté cette année et un rapport attendu entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA) de moins de 12, sa valorisation est encore intéressante. Le groupe demeure une proie intéressante pour des géants pharmaceutiques comme Pfizer, Novartis, etc.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 10 mai

NOVO NORDISK DONNE DU FIL À RETORDRE À SES CONCURRENTS.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content