S’en sort grâce aux contrats à long terme

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Le groupe canadien Cameco est le plus grand producteur d’uranium coté en Bourse au monde. Il opère depuis plusieurs années dans des conditions de marché particulièrement difficiles. Le cours de l’uranium (carburant nucléaire) s’est effondré depuis la catastrophe de Fukushima. Accusant une chute de 40 %, l’uranium fut de loin la matière première la moins performante l’an dernier. L’automne dernier, le prix ” spot ” (contrat à terme pour livraison à brève échéance) de l’uranium est retombé à 18 dollars la livre, son plus bas niveau depuis 2004. Début de ce mois de mai, la livre d’uranium se négociait autour de 22 dollars. Dans le secteur, on travaille essentiellement avec des contrats à long terme parce que les acheteurs de carburant nucléaire, principalement des exploitants de centrales, fixent leur approvisionnement à très long terme. Pour les deux parties, c’est une arme à double tranchant. Actuellement, les prix contractuels sont nettement supérieurs au prix spot. Mais en cas de hausse brutale de ce dernier, les prix contractuels augmenteront beaucoup plus lentement.

En 2009, le producteur d’électricité japonais Tepco a conclu un contrat d’une valeur d’un milliard de dollars pour l’achat de 9,3 millions de livres d’uranium sur 20 ans. À l’époque, le prix contractuel s’élevait à 75 dollars ; il fluctue aujourd’hui entre 30 et 35 dollars. Tepco tente de sortir de ce contrat en invoquant la force majeure. Plus de six ans après la catastrophe, seules 3 centrales nucléaires japonaises sont opérationnelles, contre 54 auparavant. Tepco ne sait donc plus que faire de l’uranium qui lui est livré. Aucune des deux parties ne veut cependant brûler les ponts, car Tepco détient également une participation de 5 % dans la mine de Cigar Lake, propriété de Cameco. De plus, 26 centrales japonaises ont introduit une demande de redémarrage.

Entre janvier et mars, Cameco a vendu 5,7 millions de livres d’uranium, contre 5,9 millions sur cette période un an plus tôt. À 34 dollars la livre, le prix de vente moyen dépassait de 45 % le prix spot moyen du premier trimestre. Pour faire des économies, Cameco avait déjà mis à l’arrêt la mine de Rabbit Lake l’an dernier et réduit la production de mines. Au premier trimestre passé, le groupe a produit 6,7 millions de livres d’uranium, contre encore 7 millions en 2016. Il escompte une production annuelle de 25,2 millions de livres et un volume de ventes compris entre 30 et 32 millions de livres. Cameco prévoit un redressement des prix à la fin de l’année. Les analystes s’attendaient au terme du premier trimestre à une perte nette ajustée d’un centime de dollar par action. Elle s’est établie à 7 centimes, soit 29 millions de dollars, en raison des dépenses juridiques et des frais liés aux restructurations.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, le trimestre n’a pas été mauvais pour Cameco, mais une perte nette plus lourde qu’attendu a de nouveau mis l’action sous pression. Il ne faut cependant pas perdre de vue les éléments positifs, comme la baisse des coûts. Cameco est un bon choix pour les investisseurs qui veulent miser sur le potentiel d’appréciation du cours de l’uranium, d’autant que la valorisation est attrayante (une fois la valeur comptable).

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be le 12 mai

CAMECO PRÉVOIT UNE HAUSSE DU PRIX DE L’URANIUM À LA FIN DE L’ANNÉE.

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