Largement sous-évaluée

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Ces dernières années, les actionnaires de la biotech belge sont descendus de leur nuage (la capitalisation boursière, à 1,7 milliard d’euros lors du sommet de 47,8 euros par action atteint en janvier 2013, s’établit aujourd’hui à 105 millions d’euros) depuis le flop commercial de Jetrea, un produit destiné à traiter l’adhérence vitréomaculaire (VMA). ThromboGenics a consommé l’an dernier 21,3 millions d’euros de liquidités, et sa trésorerie s’élevait à 80,1 millions d’euros à la fin de l’exercice. En n’investissant plus dans le lancement de Jetrea depuis mi-2015, l’entreprise a atteint l’an dernier le break-even espéré, son chiffre d’affaires ressortant à 4,4 millions d’euros. Elle a en outre perçu 2,2 millions d’euros de royalties sur les ventes de Jetrea en dehors des États-Unis par Alcon.

L’entreprise mise tout sur le développement de traitements contre les maladies oculaires liées au diabète. La croissance annuelle attendue de ce segment entre 2015 et 2023 est de 16,1 %, contre 6,8 % pour le marché oculaire dans son ensemble. Parmi les patients diabétiques, 35 % développent une rétinopathie diabétique, la principale cause de cécité chez les adultes, et 10 % une forme de pathologie menaçant la vue – la rétinopathie diabétique proliférante ou évoluant vers la forme proliférante, parfois associée à un oedème maculaire diabétique. Vu l’absence de médication destinée au stade précoce de cette pathologie, le groupe louvaniste développe 4 candidats médicaments pour un ou plusieurs des quatre groupes cibles de patients (rétinopathie, proliférante ou non, avec ou sans oedème). Une étude de phase II est en cours auprès de 110 patients atteints de la rétinopathie non proliférante pour déterminer si Jetrea (Thr-409) élimine l’adhérence de la rétine et/ou évite une évolution vers la forme proliférante (premiers résultats à la fin de l’année). En janvier, le groupe a démarré avec l’anti-PLGF Thr-317 une étude de phase II auprès de 50 patients souffrant d’un oedème maculaire, avec ou sans rétinopathie (résultats au premier semestre 2018). ThromboGenics gère également le développement de Thr-687, donné en licence à Galapagos, qui peut être administré aux groupes cibles précités et avec lequel démarrera une première étude clinique en fin d’année, et Thr-149, en licence auprès de Bicycle Therapeutics, avec une première étude clinique prévue en 2018 auprès de patients atteints d’un oedème et d’une rétinopathie, proliférante ou non. Mentionnons encore Oncurious, une joint-venture entre ThromboGenics (91,7 % des actions) et l’Institut flamand de Biotechnologie (VIB), qui réalise une étude avec TB 403 en phases I/IIa pour traiter la forme la plus fréquente de tumeur cérébrale chez les enfants (résultats au premier semestre 2018).

Conclusion

L’histoire de ThromboGenics n’est assurément pas encore écrite. Début 2018, son portefeuille de produits se composera en principe de cinq molécules cliniques (celle d’Oncurious incluse). Si le marché leur attribue une valeur d’à peine 30 millions d’euros, c’est parce que Jetrea avait énormément déçu. Selon nous, l’action est devenue la valeur biotech belge la plus sous-évaluée. Nous recommençons à la suivre de près et relevons notre conseil. Naturellement, le risque demeure supérieur à la moyenne.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.be le 24 avril

L’histoire de ThromboGenics n’est pas encore écrite.

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