LA MOITIÉ DES EMPLOYÉS BÉNÉFICIENT D’UN SALAIRE VARIABLE

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La part variable représente cependant moins de 10 % des revenus annuels des employés. Elle est moins fréquente dans les PME.

Primes, bonus, commissions et parfois même warrants : plus de la moitié des travailleurs belges reçoivent une part variable en complément de leurs salaires bruts, recense le prestataire de services RH SD Worx. Cette pratique est cependant moins fréquente dans les PME, où seulement 42 % des employés bénéficient d’un complément variable.

Par salaire variable, on entend communément une rémunération en lien avec la performance et les objectifs fixés aux travailleurs. C’est le cas des bonus non récurrents liés aux résultats, lancés il y a une dizaine d’années et que reçoivent désormais 18 % des employés. ” Il s’agit d’un pourcentage étonnamment élevé sur une période relativement brève, souligne Brigitte Oversteyns, managing consultant reward chez SD Worx. Cette prime ne cesse de gagner en popularité. ” Un succès que l’on doit, entre autres, à son exonération fiscale. D’où un manque de recettes pour l’Etat, estimé à 177 millions d’euros, selon le dernier inventaire des dépenses fiscales. Ces bonus sont plus utilisés en Flandre (66%) qu’en Wallonie (27%) et à Bruxelles (7%). ” Il s’agit d’un instrument très utile pour les entreprises, précise Pieter Goetgebuer, porte-parole de SD Worx. Il permet de mettre l’accent sur des objectifs collectifs pour une série de groupes cibles au sein de l’entreprise. Accepter ensemble des objectifs concrets et s’efforcer ensuite de les atteindre stimule l’esprit d’équipe et l’engagement des collègues. ”

Si les travailleurs wallons bénéficient moins de bonus liés aux résultats, ils profitent en revanche plus largement d’autres types de salaires variables, et notamment d’indemnités pour le travail en équipe. Et au total, le salaire avec part variable est plus répandu en Wallonie (56,7%). Cela s’explique par la présence des secteurs qui accordent le plus volontiers de tels compléments salariaux, à savoir la chimie (81,2%), la pharmacie (74,6%) et l’industrie (58,8%). A l’autre bout de l’échelle, on trouve le secteur socio-médical, où les bonus liés aux résultats n’existent quasiment pas. Mais, paradoxalement, il s’agit aussi du secteur dans lequel la partie variable pèse le plus dans les revenus totaux des employés (9,8%). Cela provient évidemment des indemnités liées aux conditions de travail, notamment les prestations de nuit, perçues par 40 % des travailleurs du secteur.

Plus une personne monte dans la hiérarchie, plus la part variable sera importante dans le package salarial. Cela peut monter jusqu’à 11,5 % pour les cadres supérieurs de l’industrie pharmaceutique (pour seulement 1,7 % de part variable pour les employés du secteur). En moyenne, la part variable dans les revenus totaux est de 7,8 % pour les cadres supérieurs ; 6,5 % pour les cadres intermédiaires et 5,3 % pour les employés.

CHRISTOPHE DE CAEVEL

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