L’EMPLOYEUR DE LOMBRICS

Alexandre Meire, Grégory Sempo (Pur Ver) et Michel Cossement (agriculteur) © PG

” Nous sommes deux pour gérer nos 10 millions de travailleurs “. Forcément, Alexandre Meire, le fondateur de Pur Ver, ne parle pas ici d’employés. Ses collaborateurs sont bien plus petits, puisqu’il s’agit en réalité de lombrics. Ce Bruxellois a lancé il y a quelques années sa marque de lombricompost, un fertilisant créé par la digestion de déchets végétaux, (comme le marc de café ou la drêche de brasserie) par les vers. La production, unique en Europe, est réalisée dans un grand hangar loué dans une ferme à Pecq.

” On dispose de six lignes de déchets végétaux de 100 m2 chacune, dans lesquelles vivent nos vers. Tous les trois jours environ, nous récupérons une tonne de fertilisant par ligne, sans déranger les vers puisque nous récupérons la matière dans le fond des lignes tandis qu’eux vivent à quelques centimètres de la surface “, explique l’entrepreneur. Malgré leur nombre impressionnant, les ” travailleurs ” d’Alexandre Meire sont plutôt autonomes, au point qu’une présence sur le site n’est pas nécessaire tous les jours. ” On peut se contenter de ne venir que deux à trois fois par semaine. Pas mal de manipulations sont réalisables à distance. Et puis, l’agriculteur est présent tous les jours sur son exploitation. Il peut voir s’il y a le moindre problème. ”

A l’origine, le concept était d’abord destiné aux professionnels. Mais le jeune entrepreneur et son associé ont décidé de se tourner également vers le marché grand public. ” On a un partenariat avec Aveve qui propose nos fertilisants sous forme diluée. Sinon, nous travaillons avec une trentaine de jardineries. ” Pour se financer, Alexandre Meire a pu compter sur une série d’investisseurs, le projet suscitant l’intérêt même de l’autre côté de la frontière linguistique. ” Lorsque nous sommes passés de deux à six lignes, nous avons réalisé une levée de fonds auprès du BAN (Business Angel Netwerk) en Flandre “, précise-t-il. Après avoir misé avant tout sur la recherche. Ce n’est que depuis l’année dernière que la start-up s’est focalisée sur l’aspect commercial : ” Sur ce point, on est à nos débuts. Nous n’avons pas encore atteint notre rentabilité optimale de production, mais on progresse. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’on s’agrandisse encore “.

ARNAUD MARTIN

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