Une performance boursière médiocre

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L’an dernier, l’action du troisième producteur d’or au monde a perdu 15 %, alors que l’indice Van Eck Gold Miners (GDX), qui reflète la performance boursière d’un panier d’actions de mines d’or, a progressé de 20 %. Cette mauvaise performance s’explique en grande partie par la structure de coûts supérieure à la moyenne et les risques politiques et sociaux liés à la situation géographique des actifs. Avec des actifs comme Vaal River, West Wits et Surface, l’Afrique du Sud, l’ancien pays d’origine d’AngloGold, s’adjuge toujours un peu plus d’un quart de la production du groupe. Celui-ci détient encore, ailleurs en Afrique, des mines qui pèsent 36 % de la production totale. Celles situées sur le continent américain (Brésil et Argentine) représentent 23 % du chiffre d’affaires total. L’Australie (Tropicana et Sunrise Dam) apporte la plus faible contribution à la production : 14 %. En 2016, les mines du groupe ont produit un total de 3,63 millions d’onces Troy (3,95 millions d’onces un an plus tôt). Le second semestre fut légèrement meilleur avec une production en hausse de 8 % par rapport au premier. Les réserves du groupe s’élèvent à 50,1 millions d’onces Troy. Le coût total de production a augmenté avec la production, passant de 910 dollars l’once en 2015 à une moyenne de 986 dollars l’an dernier. Au deuxième semestre, c’était même 1058 dollars. Cet alourdissement de la structure des coûts érode les marges déjà très maigres. Les mines sud-africaines, notamment, étaient à peine rentables au deuxième semestre, avec un coût de production de 1205 dollars l’once. Les australiennes affichent également une structure de coûts relativement élevée (1067 dollars en moyenne). Heureusement, ce facteur est compensé par l’augmentation du prix perçu, en l’occurrence de 14 % l’an dernier. Malgré la baisse de la production et la hausse des coûts, le bénéfice opérationnel a progressé de 5 %, à 1,55 milliard de dollars au cours de l’exercice 2016. Les cash-flows libres ont également évolué favorablement, puisqu’ils ont atteint 287 millions de dollars sur l’exercice 2016, contre 141 millions de dollars un an plus tôt. AngloGold table pour cette année sur une production plus ou moins stable de 3,6 à 3,75 millions d’onces Troy. Le coût de production moyen va cependant encore augmenter à hauteur de 1050 à 1100 dollars.

AngloGold a allégé sa dette nette de 2,19 à 1,92 milliard de dollars l’an dernier. Cela correspond à 1,2 fois l’EBITDA (1,5 fois en 2015). Avec une trésorerie et une ligne de crédit de près de 1,5 milliard de dollars répartis sur différentes devises, AngloGold n’a aucun problème de liquidités à craindre. La poursuite de la réduction de l’endettement reste l’une de ses priorités. Le groupe a cependant décidé de reprendre le versement d’un dividende après plus de trois ans d’interruption. Il distribuera 10 % (environ 40 millions de dollars) des cash-flows opérationnels consacrés aux dépenses d’investissement.

Conclusion

La structure de coûts relativement élevée et le risque politique supérieur à la moyenne expliquent la prestation médiocre d’AngloGold. Le groupe minier génère pourtant des cash-flows positifs. Le dividende est symbolique. À 1,5 fois la valeur comptable, l’action n’est pas chère, mais le profil de risque est supérieur à celui des autres grands groupes miniers.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur initiedelabourse.bele 10 avril

ANGLOGOLD N’A AUCUN PROBLÈME DE LIQUIDITÉS À CRAINDRE.

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