Après un disque symphonique, le Courtraisien propose ” Us ” aux hymnes pop chargés de sens communautaire.
Au rayon des Flamands connus en francophonie, tranchant sur le mode rock’n’roll de dEUS, Ozark Henry – Piet Goddaer pour l’état civil – s’est incarné en crooner 2.0, confectionneur de mélodies hautement radiophoniques, souvenirs de sa propre éducation classique, son papa étant chef d’orchestre et compositeur. D’où un succès actuel qui popularise Ozark Henry au Benelux mais aussi en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. Toujours à deux doigts de devenir mainstream, ce que le nouvel album Us pourrait concrétiser.
Malgré un flagrant paradoxe où les chansons pop trouvent des échos graves via des textes marqués par le rôle de Piet Goddaer comme ambassadeur des Nations unies. Cette fonction l’a conduit dans différents pays d’Afrique faisant face à la problématique des réfugiés. Le quadra (il est né en 1970), volontiers fringué par Ann Demeulemeester, n’est donc pas juste un autre BV à succès. Mais plutôt un musicien conscientisé qui appuie son actuelle créativité sur le refus d’un monde anxiogène multipliant les exclusions.
Une conception humaniste d’autant plus personnelle que sa protest pop évite toute hargne sonore pour des chemins charmeurs, notamment par l’utilisation intelligente des claviers et des arrangements. Au profit de mélodies immédiates comme le single A Dream That Never Stops ou ce titre spécialement dédié à sa popularité inattendue en Italie, Uno di noi incluant les choeurs de Marie Daulne (Zap Mama). Tout cela avant une version 3D de Us en Blu-ray et en live. En attendant, c’est en ” vieille stéréo ” qu’Ozark Henry sera bientôt sur scène à Bruxelles.
CD “Us” chez Sony Music. En concert le 29 avril à l’Ancienne Belgique, www.ozarkhenry.com
Par Philippe Cornet
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