La guerre des générations n’aura pas lieu

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Amid Faljaoui

Les chiffres publiés par les banques en disent parfois plus long sur notre société qu’une étude sociologique. Pour preuve, les données sur les crédits hypothécaires souscrits par les jeunes couples.

Que n’a-t-on dit ou écrit sur la confrontation inéluctable entre les jeunes et les plus âgés ? Des savants livres récents nous expliquent que les jeunes vont se révolter contre leurs aînés, notamment parce que ces derniers leur lèguent une dette publique immense. En plus, ils vont vivre plus longtemps et les jeunes vont hériter du poids insoutenable du financement de leurs retraites. Certains analystes s’attendent donc à ce que les plus jeunes refusent d’assumer la dette de leurs aînés. Bref, une guerre des générations.

Or, il suffit d’observer, par exemple, les chiffres d’Axa Banque pour constater qu’il n’y a pas de guerre entre les générations, mais au contraire une coopération. Selon ces chiffres, 60 % des jeunes adultes entre 20 et 35 ans reçoivent une aide de leurs parents pour pouvoir acheter un logement. Il y a 20 ans, la proportion n’était que de 22 % ! Cette aide est appréciable – surtout dans des grandes villes comme Bruxelles – car sans elle, devenir propriétaire de son logement serait hors d’accès pour un jeune ménage. Le ratio d’endettement des jeunes couples monte d’ailleurs à 40 %, alors qu’il n’est en général que de 30 % pour les autres catégories de la population.

Les banquiers ne s’y sont pas trompés et se montrent un peu moins rigides que par le passé sur ce ratio d’endettement. Auparavant, la règle de la mensualité de crédit qui ne devait pas dépasser le tiers des revenus net était appliquée à la lettre. Aujourd’hui, les banquiers ont enfin compris que ce qui compte, ce n’est pas la règle aveugle du tiers, mais ce qui reste en net sur le compte à la fin du mois. Et si, en plus, les parents sont là pour donner un coup de pouce… L’exemple montre bien que la famille n’est pas dans un scénario de guerre intergénérationnelle, comme l’ont prévu certains gourous, mais qu’au contraire, c’est l’entraide qui prime entre les générations.

AMID FALJAOUI

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