L’after Solvay Business Game raconté par deux anciens participants

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Anciens participants du Solvay Business Game, Jérémy Denitsy et Marius Declerck racontent leur expérience et les conséquences directes du Solvay Business Game sur leur lancement dans la vie active. La 10e édition du SBG se déroule ces 17 et 18 février.

Avec une moyenne de 400 étudiants accueillis en provenance d’une soixantaine d’universités différentes, le Solvay Business Game fait figure d’événement incontournable dans le paysage des compétitions d’affaires organisées par des étudiants. Durant les deux jours de l’événement, les étudiants s’affrontent au cours de cinq épreuves différentes qu’ils découvrent sur place et qui ont pour thèmes : la stratégie, la négociation, l’entrepreneuriat, le marketing et l’éloquence. Chacune des épreuves est parrainée par une des entreprises partenaires.

Le succès du Solvay Business Game ne faiblit pas depuis 2008 : ils sont généralement plus de 1.300 à postuler pour participer au concours. La sélection est dure, impitoyable et finit par ne couronner qu’une petite dizaine de candidats pour qui l’avenir professionnel connaît alors une gigantesque accélération.

Rencontre avec deux anciens participants passés par les couloirs du Sheraton Brussels Airport où s’organise l’événement. Ils reviennent sur leur parcours, entre chemise mouillée de stress et retombées suite au succès.

Le novice et l’ex-organisateur

” Je terminais un master de management international à l’UCL, confie Jérémy Denitsy. Je m’impliquais déjà dans une Junior Entreprise et, avec une camarade – qui est devenue par la suite ma compagne -, nous avons décidé de tenter l’expérience. ” Jérémy a 24 ans quand il se lance dans l’aventure SBG en 2015, soit un an avant Marius Declerck, alors en fin de master CEMS à l’UCL. Si ce dernier connaissait quelque peu les rouages d’une compétition car il a fait partie de l’organisation de 2012 à 2014, Jérémy Denitsy s’apprêtait de son côté à vivre un expérience inédite et en laquelle il voyait beaucoup d’avantages : la mention sur le CV, la possibilité de vivre de vraies expériences et la constitution d’un réseau, entre autres. ” Mais je trouvais également que ce genre d’événement manquait dans notre cursus : nous ne sommes pas assez confrontés aux phénomènes réels. Et puis, le Solvay Business Game n’est pas non plus un petit jeu, il est reconnu dans l’Europe entière. Enfin, venant de Louvain-la-Neuve, j’avais aussi cette envie de me mesurer aux étudiants de Solvay “, sourit-il.

“Le jury préfère les passages vivants”

Comme lors de chaque édition, la sélection initiale des candidats est suivie par la résolution de deux cases en ligne puis de quatre autres cases lors du concours. Jérémy Denitsy et sa compagne ont notamment dû répondre à la question de McKinsey & Company ” Quel est l’intérêt d’avoir une montre en 2015 ? “. Marius Declerck et son acolyte se sont penchés quant à eux sur la manière de vendre un flacon de déodorant plus avantageux et écologique, mais ressemblant beaucoup à un modèle classique.

Enfin, la dernière étape du jeu est le challenge d’éloquence. ” C’est un des points les plus importants, commente Marius Declerck. Il est peut-être même plus important que l’idée en elle-même. Le jury ne nous le dit pas explicitement, mais on remarque vite qu’il se déconnecte quand on aborde des informations plus techniques et il se ‘réveille’ lors des passages plus vivants ou liés à des expériences. ”

L’étape du pitch devant 400 personnes possède aussi un autre apport non négligeable : la gestion de l’angoisse. ” Je n’ai par exemple jamais autant stressé devant des clients que lors de notre challenge d’éloquence, analyse ainsi Jérémy Denitsy. Cela m’a beaucoup apporté. ”

L’embarras du choix

Une fois les épreuves terminées arrive bien entendu la remise des prix. En 2015, le duo de Jérémy Denitsy est déclaré vainqueur final. Celui de Marius Declerck ne remporte qu’un case un an plus tard. Dès l’annonce des vainqueurs terminée, il ne faut pas attendre bien longtemps avant que les différentes entreprises présentes ne se mettent en mode ” offensif “.

” Il ne faut pas se leurrer, précise Jérémy Denitsy. Les entreprises sont présentes dans le sponsoring et dans le jury avec un objectif en tête : embaucher. Sur place, elles sont donc venues à notre rencontre pour nous poser des questions sur notre méthode de travail et sur ce qui nous intéressait dans notre carrière. Elles nous proposaient ensuite une interview. ”

Désormais passé du côté du jury avec Unilever, Jérémy Denitsy martèle à tous ceux qu’il rencontre qu’ils ne doivent pas passer à côté du SBG.

En plus des prix reçus pour chaque case remporté (une montre, des haut-parleurs, des voyages, etc.), c’est donc un vrai jackpot professionnel potentiel pour les heureux candidats. La compagne de Jérémy Denitsy, Marine Van Halle, s’est ainsi retrouvée avec la certitude d’avoir un contrat chez McKinsey & Company à la fin de ses études alors qu’elle n’avait pas encore entamé son master. ” Elle a tout de même effectué son stage chez eux, complète Jérémy Denitsy. C’était la première Bac 3 de Belgique à pouvoir le faire au sein de l’entreprise américaine. ”

De son propre aveu, le lauréat de l’édition 2015 aurait été étonné qu’une entreprise refuse de rencontrer quelqu’un issu du Top 3. Aussi improbable que cela puisse paraître, c’est l’inverse qui s’est néanmoins produit dans le cas de Marius Declerck. ” Je connaissais les représentants des entreprises, se souvient-il. Ils savaient que j’avais déjà un CDI ailleurs, mais certains sont quand même venus se renseigner auprès de moi. En revanche, mon coéquipier n’avait pas de contrat, il est donc entré en contact avec les recruteurs. Il aurait pu aller où il voulait, mais il a fini par refuser leur offre : il préférait travailler dans d’autres domaines. ”

Plus concret que les études

Trois mois après sa participation au Solvay Business Game, Jérémy Denitsy rejoignait Unilever où il occupe toujours un poste d’account manager dans le food service. ” J’ai demandé à pouvoir travailler à l’international, ajoute-t-il. Je me trouve donc actuellement en mission à Paris où je gère tous les clients de restaurants structurés dans la capitale française. ”

De son côté, Marius Declerck est associate chez Boston Consulting Group depuis novembre 2016. Si leur participation à la compétition de Solvay a eu une influence inégale sur la suite de leur carrière, tous les deux en retirent néanmoins énormément de points positifs. ” Personnellement, c’est surtout dans l’organisation du travail de groupe que j’ai appris des choses, lance Marius Declerck. Dans notre équipe, chacun avait son rôle bien défini et spécifique : ça ne sert à rien que tout le monde se concentre sur le côté créatif du travail sinon cela retarde l’avancée. ”

Désormais passé du côté du jury avec Unilever, Jérémy Denitsy martèle de son côté à tous ceux qu’il rencontre qu’ils ne doivent pas passer à côté du SBG. ” On ne s’en rend pas compte quand on est étudiant – ce fut d’ailleurs mon cas – mais cette compétition apporte une terrible expérience et un face-à-face avec le business de l’entreprise que nos études ne nous permettent pas toujours. ”

www.solvaybusinessgame.com

Par Émilien Hofman.

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