Des pétrodollars sur les greens

Justin Rose, n°1 mondial, sera l'une des attractions du premier Open d'Arabie saoudite. © BELGAIMAGE

C’est une petite révolution ! Pour la première fois de l’histoire du golf, un tournoi professionnel, comptant pour l’European Tour, se dispute cette semaine en Arabie saoudite. La pendaison de crémaillère du Saudi International se déroule sur le parcours du Royal Greens G&CC construit à King Abdullah Economic City (Kaec), une nouvelle ville sortie des sables du désert.

L’Arabie saoudite a jusqu’ici été très discrète sur la scène sportive en général, et golfique en particulier. Mais à l’évidence, le pays a décidé d’évoluer. Son championnat de football accueille ainsi de plus en plus de stars internationales et Djeddah a même été récemment le théâtre de la finale de la Super Coupe d’Italie. Parallèlement, une course de Formule E s’est disputée en décembre à Riyad. Et des tournois de tennis et de catch ont également vu le jour. Le Saudi International s’inscrit dans la même volonté de faire du sport une des vitrines d’un royaume qui souhaite s’ouvrir sur le monde et casser son image ultra-conservatrice.

Pour cette première sur les fairways, les organisateurs ont frappé fort. Les pétrodollars ont, une fois encore, permis des miracles. L’affiche du tournoi est quasiment digne d’un Grand Chelem avec la plupart des meilleurs Européens (Rose, Garcia, Stenson, Poulter, Olesen, Wallace, Westwood, etc.) mais aussi plusieurs ténors du swing américain. Brooks Koepka, Dustin Johnson, Patrick Reed et Bryson DeChambeau ont confirmé leur présence. Un moment, il avait été question que Tiger Woods soit aussi de la fête. Mais l’Américain a finalement décliné l’invitation, sans que l’on sache si son refus faisait suite aux tensions nées de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Un match exhibition de tennis entre Novac Djokovic et Rafael Nadal avait également dû être annulé, en décembre, pour cette même raison.

Avec son Club House pharaonique et son éclairage permettant de jouer de nuit, le Royal Greens rappelle un peu la démesure des clubs des Emirats arabes unis. Plutôt court (par 70 de 6.408 mètres), le parcours est néanmoins très challenging avec de nombreux doglegs, d’énormes bunkers et trois trous collés à la mer Rouge qui lui confèrent un petit air de links. ” Il représentera un vrai test pour tous les champions “, a déclaré Ernies Els, invité d’honneur de l’inauguration.

Avec son climat sec et ensoleillé – notamment en hiver – l’Arabie saoudite pourrait, à terme, faire du golf un vecteur de développement touristique. C’est d’ailleurs la philosophie de cette ville de Kaec, appelée à devenir une vraie station balnéaire. Pour l’heure, il n’y a qu’un golf et un hôtel. Mais ce n’est que le début !

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