Nymphéas noirs

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Giverny, capitale de l’impressionnisme, abrite le jardin qui inspira à Claude Monet sa célèbre série de Nymphéas… Le calme du village est régulièrement perturbé par les cars de touristes s’extasiant devant la beauté des jardins et de cette carte postale grandeur nature. Un jour, l’eau du ruisseau local se teinte du rouge du sang d’un collectionneur de Monet et coureur de jupons local et met en évidence les nombreux secrets qui se cachent derrière les façades fleuries et pimpantes. Fred Duval adapte le roman à succès de Michel Bussi datant de 2011 axé sur une triple narration, chacune suivant une femme : un vieille sorcière qui ourdit une vengeance amère, une institutrice consciente de ses charmes et une fillette qui se rêve peintre. Les époques se mêlent, les familles se disloquent. Didier Cassegrain illustre cette enquête avec un dessin classique mais efficace, jouant sur les lumières et les transparences. Polar provincial assez gentillet, Nymphéas noirs (titre d’une prétendue toile de Monet jamais retrouvée) amène toutefois le lecteur à briser le vernis de ces lieux touristiques emblématiques, conservés parfois artificiellement dans leur jus. Les personnages auraient cependant mérité d’être encore plus mordants.

Fred Duval et Didier Cassegrain, “Les moutons”, éditions Dupuis (coll. Aire libre), 144 pages, 28,95 euros.

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