” L’accord sur le Brexit est le seul possible “

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” C’est un moment triste, c’est une tragédie “, a déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à l’issue du sommet européen, validant l’accord sur le Brexit. Après 17 mois de négociations et 585 pages signées, il n’y a ni joie ni fierté mais comme un fatalisme. Et une conviction : celle d’avoir abouti au ” seul accord possible “, commentaire repris tant par Jean-Claude Juncker que par la Première ministre britannique Theresa May.

Cette dernière doit maintenant convaincre le Parlement britannique de la chose. Et elle n’a pas gagné d’avance, que du contraire. Plusieurs dizaines de députés conservateurs, partisans d’un Brexit hard, ont annoncé leur opposition à l’accord. Les unionistes irlandais (10 députés) qui appuient la majorité sont, eux aussi, opposés à un accord qui devrait favoriser, à terme, l’unification irlandaise. Theresa May n’a donc d’autre issue que de rallier des travaillistes à cet accord.

Si elle y parvient, cela pourrait bouleverser profondément le paysage politique britannique. Comme l’explique au Monde le professeur de politique européenne au King’s College, Anand Menon, ” le Brexit a créé un clivage qui dépasse les divisions partisanes “. ” Un nombre croissant de personnes se définissent politiquement comme ‘Remain’ ou ‘Leave’, plutôt que de gauche ou de droite, dit-il. Les premiers sont libéraux, les autres sont conservateurs sur le plan des valeurs sociétales. Ce clivage prend le pas sur la division de classe et bouleverse la vie politique parce qu’il fracture les deux principaux partis. ”

Le vote aura lieu aux alentours du 10 décembre. S’il est positif, le Brexit sera officiel le 29 mars avec une période transitoire jusqu’au 31 décembre 2020 (prolongeable d’un an). Ce laps de temps doit notamment permettre de préciser l’accord sur la frontière irlandaise et l’accès des pêcheurs européens aux eaux territoriales britanniques.

45 milliards d’euros

L’accord prévoit que le Royaume-Uni honore des engagements financiers vis-à-vis de l’UE, ce qui représenterait une facture de 45 milliards d’euros.

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